mercredi 30 juin 2010

Chouette, une ride, Agnès Abécassis

"Comme d'habitude, à la seconde où j'entends sa voix, une pulsion irrépréssible me pousse à lui raconter ce que j'ai vécu la veille (y compris ce que je m'étais promis de taire), quand bien même je sais qu'elle va me donner (m'imposer?) son point de vue. 
Ma maman, c'est mon sérum Pentothal à moi. [...] Sa chanson préférée? "Fous ta cagoule". "


Dans le génialissime colis du non moins génialissime swap Happy Face, que Lancellau m'a fait parvenir, j'ai reçu ce roman, au titre qui m'attirait incontestablement. 


L'histoire : Anouchka Davidson est auteur de romans d'épouvante, et jongle entre sa vie de mère au foyer et d'écrivain. Une vie plutôt plan-plan, comme elle le dit elle-même. Le jour où un ado de l'âge de sa fille l'appelle "Madame", où une vendeuse lui suggère une crème anti-âge, Anouchka prend conscience de la triste vérité : elle a trente-six ans, donc presque quarante. Ce qui veut dire bientôt cinquante. Alors, avant de céder à la panique ou à la déprime, Anouchka ressent le besoin de prendre un peu l'air. Elle part donc au mariage d'une cousine avec une copine célibataire, bien décidée à oublier le boulot, les marmots et l'idée que sa jeunesse s'envole. 


Mon avis : J'avoue avoir ouvert ce livre avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup d'attente. Et j'ai été déçue. 
Je n'ai pas vraiment accroché à l'écriture de l'auteur, et les trop nombreuses références "culturelles" ou langagières modernes m'ont vraiment gênée. J'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à faire "jeune", "branchée", alors que cela ne colle vraiment pas au personnage d'Anouchka. Cela était peut-être volontaire, pour coller avec le désir du personnage de se sentir jeune, mais le décalage est trop grand pour que cela soit crédible. 
L'idée de faire s'interroger une trentenaire accomplie sur sa vie, ses désirs aurait pu être très intéressante. J'ai pourtant trouvé la protagoniste agaçante, avec une forte tendance à la lamentation continuelle, et une lamentation vraiment exagérée. La scène chez le coiffeur, où Anouchka rencontre une fan qui la prend en photo alors que sa couleur est en train de prendre sur sa tête , aurait pu être comique, mais l'exagération rend tout cela pathétique.
Enfin, la deuxième moitié du livre frise le ridicule, lorsque la balade en décapotable après le mariage tourne au cauchemar : Anouchka, son amie, son cousin et un beau mais louche ténébreux se retrouvent perdus dans la forêt et sont contraints de passer la nuit dans une grotte. S'en suivent des moments plus grotesques les uns que les autres, à tel point que je me suis demandée quand tout cela allait finir. 

Le point positif de ce roman réside dans les toutes premières lignes. Anouchka y décrit une matinée type, et le coup de fil qu'elle passe à sa mère est touchant car il est évoqué avec pudeur et tendresse, ce qui n'empêche pas une pointe d'humour. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de noter quelques phrases de ce passage. 

Malgré cela, je conçois que l'on peut trouver Anouchka attachante avec ses doutes et ses interrogations. Je crois toutefois que l'ensemble aurait gagné à être traité avec plus de retenue. Trop de comique tue le comique.

Je remercie tout de même Lancellau pour ce cadeau, car c'est une lecture que je voulais faire depuis un moment. 

5 commentaires:

  1. Dommage pour cette lecture décevante.
    C'est à la mode en ce moment les histoires de trentenaires qui se lamentent pour un rien, non?

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  2. Je l'avais lu aussi, alléchée par le titre, mais je n'avais pas accroché non plus... Ça me rassure de voir que ce n'est pas uniquement lié à mon grand âge ;-)
    Bises de Capp

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  3. oui, une mode de plus en "littérature"...je passe mon chemin !

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  4. @ Lolli : oui, ce doit être à la mode... mais ça m'agace! C'est vrai, quoi, c'est pas parce que moi je me plains que tout le monde doit le faire! Et je n'en fais pas un livre!! hi, hi, hi!

    @ Capp : Non, je ne crois pas que ce soit une question d'âge, franchement. Et le tien n'est pas si avancé que ça!

    @ Dolly : si ça te tente quand même, pour une lecture de vacances, ou autre, dis-le moi, je te le prêterai volontiers, que tu ne l'achètes pas.

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  5. Ahh dommage ... Ce genre de lectures est souvent à double tranchant. Trop légères, on a parfois du mal à embarquer dedans mais si elles étaient trop terre à terre on ne les lirai pas car on a envie de s'évader avec ce genre de lectures

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