jeudi 28 octobre 2010

La radio des blogueurs

                 

Voici une très très chouette idée de ma copine Leiloona du blog Bric à Book. Il s'agit de faire découvrir sur son blog notre titre du moment, et de le partager avec les blogueurs. 
Leiloona fera un bilan par mois des morceaux plébiscités par les participants, pour ainsi créer une playlist de tous les morceaux, à écouter en rédigeant nos articles de blog, pourquoi pas??? 

Le titre que j'ai choisi de vous faire partager aujourd'hui, c'est "L'horloge tourne", premier single de Mickael Miro. Vous l'avez peut-être vu lors des premières parties de Zazie ou de Justin Nozuka, et pourtant, cela fait bien longtemps que cet artiste écrit ses textes. 
L'horloge tourne est une chanson sur la vie, ses petits bonheurs, ses malheurs, dont les mots ont sur me toucher.

A bientôt pour un prochain rendez-vous de la radio des blogueurs!

Mes nouveauthés

Qui dit vacances en Dordogne dit bien entendu pour moi petite visite au Bois des Fées, merveilleuse boutique que je vous avais présentée ici, il y a quelques temps. 

J'y suis donc allée tout à l'heure, et comme je sais que mes copines blogueuses sont pour la plupart thé addict, je ne résiste pas à l'envie de vous montrer les nouveaux thés de la marque Quai Sud, que certaines connaissent bien. 
Voilà donc avec quoi je suis revenue : 




Tout d'abord, la marque Quai Sud a créé une collection de thés sur le thème des sept péchés capitaux. Dans la boutique, étaient présentés les thés "La paresse", "La gourmandise" et "La luxure". J'en entends déjà glousser certaines à la vue de mon choix... Ben quoi? C'est pas ma faute si l'association gingembre-cerise-pétales de roses a eu ma préférence... Même le packaging est en accord avec les couleurs de ce blog (argument de choc, n'est-il pas???)







Puis, une autre collection, tout aussi attirante, avec des thés aux noms évocateurs, tels que "Joy" et "Desire"... 
Là, j'ai choisi le thé "Joy", un thé vert aux notes de pommes, fraises et violette. 
Frais et léger, parfait pour les après-midis. Il doit d'ailleurs tout aussi bien se déguster glacé.








Maintenant, je vous laisse, j'ai des dégustations à faire autour d'un paquet de copies...

Miam!

En exclusivité pour vous, gourmandes et gourmands, le résultat de la cueillette d'hier. Finalement, on a choisi une simple poêlée, avec les pommes de terre rissolées à côté. 
Un vrai délice! 

J'y retourne demain, si le temps le permet!

mercredi 27 octobre 2010

Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi...

Chose promise, chose due, je vous dévoile ici si la cueillette de la journée a été bonne. 
En tout début d'après-midi, ma maman et moi sommes vaillamment parties à la recherche des champignons qui me font saliver d'envie depuis des lustres. 
Je vous fais grâce de nos tenues de combat, bottes et grosses vestes en laine pas trop belles, mais je peux vous dire que ça donnait envie : un grand soleil, pas de vent froid, et des températures plutôt clémentes. 

Et après un peu plus de deux heures à crapahuter dans les bois de mes grands-parents (où nous n'étions pas toutes seules...), voici ce que nous avons ramené dans notre besace :



Bon, six cèpes, c'est assez peu, mais ça va nous suffire pour nous régaler demain midi! Et moi je les trouve très beaux, ces champignons!!! Omelette ou simple poêlée? Vous le saurez demain!

En conclusion, seconde envie du mardi accomplie!!!

mardi 26 octobre 2010

les envies du mardi, bilan # 1

Et oui,on est déjà le dernier mardi du mois, et selon la règle instaurée par Capp', je me dois de vous récapituler l'avancée des envies du mois. 
Voici donc l'heure du bilan, et je dois vous dire que je n'ai pas tout bon... mais j'ai essayé hein!!!! 
Envie numéro 1: défi relevé! 
Souvenez-vous : il fallait que je trouve une voire deux recettes pour des noix de pécan caramélisées et des fraises tagada. Les fraises tagada sont bien sagement restées dans mon tiroir, par manque d'inspiration, mais voici le résultat de la tarte au chocolat et noix de pécan. 


Plutôt réussie, non??? La recette fera l'objet d'un prochain billet, histoire de vous régaler facilement! Ce sont mes collègues qui en ont profité, lors de notre soirée œnologie intitulée "vins et desserts", et apparemment, ça a plu! 

Envie numéro 2 : là, ça se complique... Je n'ai pas eu le temps de me lancer dans la page de scrap' pour ma pitchoune de filleule. Je repoussais l'échéance, bien que tout fut prêt pour que je me lance (photos imprimées, papier choisi...). Je voulais surtout faire le plein de photos récentes grâce à ma visite de samedi pour pouvoir créer une page récapitulative de sa première année. 
Soit. Mais j'ai quand même eu trois jours depuis. Sauf que les obstacles s'accumulent, rires! Pas d'imprimante chez mes parents, et la copine de maman chez qui je vais d'habitude était à court de papier photo... c'est quand même balot! 
Je rentre donc juste des courses avec ledit papier, et demain, je cours imprimer mes photos de samedi, pour attaquer cette page dans les jours qui viennent! Dites, si c'est avant la fin du mois, j'ai encore bon??? 

Envie numéro trois : la balade dans les bois à la recherche des champignons qui me font envie depuis des semaines déjà est prévue demain, en espérant que je puisse vous montrer le résultat de la cueillette dès demain soir!

N'oubliez pas d'aller faire un tour chez Dan, Couette, Lolli, et même Stéphie, pour le bilan des envies du mardi!

vendredi 22 octobre 2010

Les petits mouchoirs de Guillaume Canet

Hier soir, malgré le froid, ma longue journée de six heures de cours, et des copines pas dispos de bonne heure, je suis allée voir


et je n'en suis toujours pas revenue.

L'histoire : Ceux que vous voyez sur l'affiche sont une bande de copains, de potes, aussi soudée que les doigts des deux mains. Alors quand l'un d'entre eux se retrouve à l'hopital entre la vie et la mort, c'est le groupe qui s'écroule. Pourtant, ils décident de partir quand même en vacances comme prévu, tous ensemble. Cet accident va cependant changer la donne, mettre les nerfs à fleur de peau, bouleverser les réactions de chacun, et les vacances ne se déroulent pas comme prévu.

Mon avis : Quel film, mon dieu, mais quel film!!!! Stupéfiant, bouleversant, drôle et émouvant, on rit autant qu'on pleure, c'est magnifique.
Je ne sais pas à quoi ça tient (qui a dit "Au réalisateur..."???... Pas faux.) mais j'ai tout aimé dans ce film.
D'abord, la galerie de personnages présentés. L'image même de l'amitié rêvée, solide, complice et tendre incarnée chez Marie (Marion Cotillard), Max (François Cluzet), Vincent (Benoit Magimel), Eric (Gilles Lellouche) et les autres. L'impression qu'il ne sont forts que tous ensemble... Les acteurs sont justes, François Cluzet exceptionnellement brillant, Benoit Magimel touchant et Marion Cotillard renversante de naturel.

Ensuite, j'ai été sensible à la manière dont les sentiments de chacun sont exprimés et exacerbés, modifiés par l'accident de Ludo (Jean Dujardin). Tous sont heureux d'être ensemble. Mais l'amitié, est-ce vraiment ça? Laisser un des leurs tout seul sur son lit d'hopital, partir en vacances et ne surtout pas bousculer les habitudes? Ne sont-ils pas tous en train de se voiler la face?
Alors forcément, tout explose. Il va falloir lever "les petits mouchoirs" sur les non-dits, les silences, les "imperfections" de ce groupe que chacun fait semblant d'ignorer.
On assiste à une lente détérioration des rapports entre Max et Vincent, à une véritable crise de nerfs de Max, à la prise de conscience courageuse d'Eric et d'Antoine en matière de relation amoureuse, aux indécisions de Marie. Tous sont enfermés dans leurs problèmes personnels et leur égoïsme : tout plutôt que de penser à Ludo, de se remettre en question et d'affronter la réalité.
Une peinture poignante et juste d'une vérité cruelle.

J'ai littéralement plongé dans l'histoire, car dès les premières minutes, le choc est violent, et on est entraîné dans cette spirale de sentiments, mélange d'angoisse latente sur le sort de Ludo et d'ambiance joyeuse de colonie de vacances. Car on rit beaucoup, dans ce film. Cela dédramatise et en même temps, c'est une manière sincère et touchante de parler des rapports humains.

Enfin, j'ai été conquise jusqu'à la fin, que je dévoilerai pas, qui m'a fait verser presque autant de larmes que le reste du film m'a déclenché de fou-rires. Et pourtant, je ne pleure que très rarement au cinéma. Ce film est un tel bouquet d'émotions qu'on ne peut que lâcher la pression. Ca parait triste mais c'est nécessaire et logique.

Guillaume Canet réalise là un film sublime. Il nous avait montré, dans Ne le dis à personne, sa capacité à faire monter la pression et l'angoisse. Ici, il frôle la perfection. Je n'ai trouvé aucune fausse note à ce film.
Un très très grand coup de coeur, donc.

Comment je suis devenu stupide, Martin Page

Aujourd'hui, une lecture d'un de mes auteurs fétiches du moment :



L'histoire : Antoine vit dans le perpétuel questionnement. Son esprit intelligent ne lui laisse aucun répit. Il ne peut profiter de la vie sans analyser les choses, sans remettre en questionnement son jugement, l'attitude des autres et les conséquences de ses actes.
Pour tenter d'échapper à son intelligence, il tente plusieurs choses. D'abord, il tente de sombrer dans l'alcoolisme, pensant que cela l'empéchera de penser. Tentative ratée puisqu'il fait un coma éthilique après un demi-verre de bière. Ensuite, il tente de mettre fin à ses jours, mais là encore, le succès n'est pas au rendez-vous.
Reste l'ultime solution : la crétinisation. Pour être heureux, selon Antoine, il suffit d'être sot. Le voilà donc en train de se débarrasser de tout ce qui faisait son ancienne vie, et de s'en bâtir une nouvelle, dénuée d'interrogations, de réflexions et de projections.

Mon avis : j'ai encore une fois beaucoup aimé lire cet auteur. Après Peut-être une histoire d'amour et Une parfaite journée parfaite, je ne suis pas déçue de poursuivre ma découverte.
J'aime beaucoup l'humour qui parcourt ce livre, le personnage d'Antoine, un poil caricatural, mais ça n'est pas génant.
La théorie de la crétinisation est parfaitement expliquée et suit une logique qui tient bien compte de toutes les contradictions que peut rencontrer un individu au quotidien.
Certaines situations sont loufoques, même parfois peu crédibles, mais dans l'univers de Martin Page, c'est cela que j'apprécie. J'ai particulièrement savouré le chapitre qui fait apparaître le fantome d'un certain chanteur de charme, c'est à mourir de rire!

En résumé, j'ai passé un très agréable moment grâce à ce roman très facile à lire et très court. Je suivrai donc avec attention les autres publications de cet auteur.

Je sais que ma copine Dan a lu ce roman récemment. Qu'en a-t-elle pensé? Allons voir sur En secret!

Damned!

Hiiiiiiii!
Ce soir, j'ai envie de couiner, tellement je suis contente!

Il y a quelques jours, je vous parlais d'un concours organisé par ma super cop's Stéphie, sur Mille et une pages.
Il suffisait de répondre à trois questions concernant un roman à paraître,


 et de faire un peu de pub sur nos blogs.

Le tirage au sort était le 20 Octobre, et devinez quoi? Le chapeau magique de Stéphie m'a désignée comme l'une des gagnantes de ce concours! Je suis d'autant plus ravie que c'est une première pour moi, un premier roman remporté sur la blogosphère!

Alors, encore merci ma Stéphie pour ton initiative, merci aux éditions Bayard Jeunesse pour leur participation, et rendez-vous dans quelqus temps, quand j'aurais reçu et lu ce roman, quand j'aurais été damnée, en somme!

mardi 19 octobre 2010

Les envies du mardi # 3

Aujourd'hui, c'est mardi!
Voici en exclusivité ma troisième envie du mardi! C'est ma copine Capp' qui a eu cette bonne idée sur Thé vert et Cappuccino!

Ce soir, une envie toute particulière.
En ces temps de premiers grands froids, de pénurie d'essence qui pourraient sérieusement compromettre mon retour au pays dimanche, de grêve contre une réfoume sinistre, je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi!!!!

Mais j'ai surtout envie de ça :


Ben oui, encore...
Il faut dire que samedi, mon papa adoré m'a envoyé une jolie photo de sa cueillette du jour, sur mon portable. Mais comme je suis une vraie quiche et que je n'ai pas réussi à installer le logiciel qui me permettrait de transférer ces photos sur mon nouvel ordinateur, je ne peux pas vous mettre l'originale!
Cependant, celle-ci me rappelle les bois de mes grands-parents, où je vais aller chercher les cèpes (que je trouve rarement sauf si je tombe littéralement dessus...)

Aujourd'hui, c'est donc une envie cuisine, mais aussi une envie d'aller me ressourcer au pays du foie gras...

Et si nous allions voir du côté des copines et de leurs envies du mardi?
Rendez-vous chez Lolli, Couette, Capp et Dan.

Léa fashion pour l'hiver!

Vos amies sont des génies de la fringue tendance? Elles sont à la pointe de la mode? Et en plus, elles créent leur propre ligne de vêtements présentés par des mannequins canons irrésistibles?
Pas facile, hein???
Oui, mais j'assume. Mes copines Lolli, Dolly, Rafafa, et Dan sont des déesses de la couture et du tricot. Souvent, leurs enfants-cobayes font une rude concurrence à Suri, la starlette d'Hollywood, fille de Tom et Katie.
Mais elles sont plus que cela, mes copines, puisqu'elles sont généreuses et font profiter les quiches comme moi de leurs talents. Ainsi, j'ai déjà un ensemble sac et SLAT de la marque "C'est du Lolli", un porte-cartes en "J'en Rafafolle", et un joli tablier coloré créé par Dolly.
Grâce à elles, je peux moi aussi crâner et me sentir "in". Merci les filles.

Mais quand on n'est pas couturière ni tricoteuse, bref, pas habile de ses mains, on fait comment pour se trouver des fringues et accessoires "trendy"? (Je prends des risques, là, est-ce bien le bon usage de ce mot?).

Heureusement, il arrive parfois qu'on déniche, au hasard d'une boutique, de jolies choses. Ouf, ma filleule adorée ne passera pas un hiver sans aucune tenue de la collection automne-hiver...

Voici donc, comme quoi c'est possible, ce que portera Miss Léa pour ses un an.



D'abord, un ensemble robe en laine marron et sous-pull rose. Je suis encore à la recherche du collant qui ira bien avec. A moins que je ne l'initie déjà au legging.... ?











Et enfin, comme il faut bien affronter l'hiver, sans pour autant être privée de ses mouvements, un petit gilet dans un colori gris clair très doux. Le détail que j'adore : les deux uniques boutons en haut. Et les minuscules petites poches...











Bon, maintenant, j'espère que les pros valideront ces choix, qu'il n'y a pas de faute de goût, ni d'erreur fatale à la mode de cet hiver! Et surtout, j'ai hâte de voir ma puce porter ça!

mercredi 13 octobre 2010

Soyez damnés, jeu concours chez Stéphie

Ma copine Stéphie, sur son blog Mille et une pages, parle souvent d'histoires d'amour adolescentes, de phénomènes étranges, et elle sait qu'on adore ça!!!

C'est pourquoi elle organise un jeu-concours, par le biais des éditions Bayard jeunesse, et met en jeu trois exemplaires de



Pour tenter de gagner un de ces exmplaires, c'est facile. Trois questions attendent que vous vous creusiez les méninges :

  1. Comment s'appellent les deux jeunes garçons qui gravitent autour de Luce?
  2. De quel texte s'est inspiré l'auteur pour écrire ce roman?
  3. A quelle date est prévue la sortie de ce roman?
Vous pouvez vous aider du site officiel du livre et du blog de l'auteur. C'est ici!

Alors, si le coeur vous en dit, venez jouer chez Stéphie, jusqu'au 19 Octobre minuit, et rendez-vous le 20 pour le résultat du tirage au sort!!!!

mardi 12 octobre 2010

Les envies du mardi # 2

Eh oui, déjà une semaine que ma copine Capp' a créé sur Thé vert et Cappuccino la rubrique qui remue la blogosphère! On a envie de remettre ça!

Voici donc ma seconde envie du mardi.


Eh oui, une envie de scrap', depuis le temps que je ne m'y suis pas mise!

Mais pas n'importe laquelle, hein! J'ai acheté tout ce matériel depuis quelques mois déjà, dans le but de faire une page avec ma choupinette de filleule en guest-star, et si ces accessoires ont déjà servi pour une autre adorable petite fille (souvenez-vous, c'était là), je tiens vraiment à réaliser cette page pour ma pépette, ses parents ou même moi... (mais je suis incapable de garder une page de scrap' que je fais, à part la toute première réalisée avec des photos de Hugo, et qui est tellement peu aboutie que je l'ai gardée!).
Mais pourquoi y repenser justement maintenant? Tout simplement parce que je vais passer un petit week-end avec elle et ses parents la semaine prochaine, et également parce qu'elle va avoir un an le 22 Novembre. Que le temps passe vite!
Alors je voudrais profiter de toutes ces occasions, pour lui offrir (bon, plus à ses parents qu'à elle, hein!) une petite attention toute simple, mais que je vais prendre plaisir à réaliser.
Parce que bon, lui offrir des fringues, c'est ce que je fais tout le temps, et son père a peur que je la transforme en fashion victim... je ne vois pas du tout pourquoi il dit ça, non, non...

Et vous, quelle est votre envie du mardi?
Allons voir celle
  • de Capp',
  • de Lolli, et c'est ici
  • chez Dan, encore ici
  • de Couette, qui voudrait bien rejoindre le club, c'est !

lundi 11 octobre 2010

Au bonheur des dames, Emile Zola

"Et Mouret regardait toujours son peuple de femmes [...]. On commençait à sortir, le saccage des étoffes jonchait les comptoirs [...]; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s'en allait, à moitié défaite, avec la volupté assouvie et la sourde honte d'un désir contenté au fond d'un hôtel louche."

"S'il avait fermé ses portes, il y aurait eu un soulèvement sur le pavé, le cri éperdu des dévotes auxquelles on supprimerait le confessionnal et l'autel."


Point d'article ce soir sur le joli blog éponyme de ma chouette copine Lolli, non, non, non, même si elle le mériterait!
Un retour aux classiques, donc, pour une seconde "récré de boulot", avec l'incontournable :



L'histoire : Denise Baudu est une jeune provinciale qui débarque à Paris avec l'espoir de trouver une place de vendeuse dans l'un des grands magasins qui y poussent comme des champignons. Dès son arrivée, elle tombe nez-à-nez avec l'imposant Bonheur des dames, magasin gigantesque tenu par l'impressionnant Octave Mouret.
Denise obtient sa place mais les débuts sont difficiles : les autres vendeuses ne lui font aucun cadeau et il faut pouvoir tenir le rythme d'un rendement toujours plus important. Peu à peu, Denise gagne la sympathie de ses collègues, tandis que naissent de sombres rumeurs sur une relation qu'elle entretiendrait avec le patron.
Alors qu'elle voit la boutique de son oncle plier sous la concurrence du Bonheur, Denise gravit les échelons jusqu'à devenir première d'un rayon enfant créé exprès pour elle.


Mon avis : Ah quel bonheur de relire ce superbe classique! Je dois avouer que j'y ai pris encore plus de plaisir qu'il y a plus de dix ans, lors de ma première lecture. Eh oui, à l'époque, je trouvais ça un peu barbant, les longues pages de descriptions détaillées, les états d'âme de Denise et son refus de céder aux charmes de Mouret.
J'ai toujours pensé que certaines oeuvres ne peuvent être appréciées qu'avec un peu de maturité, tout comme on apprécie ou pas des lectures en fonction de notre état d'esprit ou de l'envie du moment. Le roman de Zola entre dans la première catégorie, selon moi. Je l'ai lu lentement, savouré, même, goûtant au plaisir des mots choisis par l'auteur, aux comparaisons criantes de vérité, aux métaphores tour à tour poétiques, sensibles ou violentes. Et c'est magique : on plonge littéralement au milieu des tissus, des dentelles, entre les rayons grâce au pouvoir du détail dans les descriptions. Zola devient un guide, dans un univers qu'il a entièrement recréé, mais qu'il nous laisse toutefois le soin d'imaginer.
Ce roman dégage une force incroyable, le magasin est un monstre, un monstre qui ravage tout sur son passage, qui engloutit une à une les rues de Paris, auquel personne ne peut résister. C'est le progrès en marche, avec ses avantages, ses limites et ses excès. Et pourtant, je suis comme Denise, malgré les dégâts et les sacrifices qu'engendrent les idées ambitieuses de Mouret, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. La société avance, le magasin en est l'image. Les dommages collatéraux, finalement, ce n'est rien de plus que ce qui est nécessaire.
J'ai été particulièrement sensible à la contradiction menée tout au long de l'oeuvre sur le thème des femmes : un magasin fait pour elles, où elles règnent et qui pourtant les exploite, les asservit, les manipule et provoque leur perte, à l'image de Mme Marty, véritable droguée des achats compulsifs, ou de Mme de Boves, réduite à voler pour satisfaire son besoin de possession.

J'ai lu ce roman avec mon bagage culturel de prof, mais pas seulement. J'ai essayé de retrouver mes impressions de lecture en tant qu'étudiante, en me demandant comment faire pour que ce roman plaise à mes élèves. Je voudrais leur montrer "le poème de l'activité moderne", je voudrais qu'ils comprennent comment le magasin devient un personnage à part entière, les plonger coeur d'une page d'histoire qui a fait le commerce comme il leur est familier aujourd'hui... mais j'aimerais surtout qu'ils ne soient pas rebutés dès le départ par le "pavé" qu'est ce roman. On croise les doigts, j'en commence l'étude juste avant les vacances!!!!

dimanche 10 octobre 2010

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen

"Life [...] : it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury
Signifying nothing"
Shakespeare, Mac Beth, Acte V, scène 5


Un billet cinéma tardif, sur le film vu ce soir, même si j'ai deux autres billets ciné en retard.
Avec une copine qui venait davantage voir le dernier Antonio Banderas que le dernier Woody Allen (mais comment l'en blâmer???), nous avons été voir


Avec un titre pareil, comment résister????

L'histoire : Le film débute par le personnage d'Héléna, femme quittée après quarante ans de mariage, qui va consulter une voyante pour savoir ce que l'avenir lui réserve. Cette femme brisée, qui se raccroche à tout ce qu'elle peut, est devenue le fardeau de sa fille unique Sally chez qui elle passe à l'improviste, souvent... trop souvent. Sally travaille dans une galerie d'art et est mariée à Roy, diplômé de médecine devenu écrivain. Malheureusement, après un succès, les livres de Roy ont tous éssuyé un échec et ils vivent grâce à Héléna qui paie leur loyer. N'oublions pas Alfie, ex d'Héléna et père de Sally, qui a tout plaqué par peur de vieillir et qui a refait sa vie avec une jeunette. Les personnages en sont tous à un moment critique de leur vie, un moment où les décisions s'imposent. Roy va-t-il réussir à finir son livre, tout déconcentré qu'il est par la jeune femme qui vient d'emménager en face de chez eux? Sally va-t-elle succomber aux charmes de Greg, son patron, ou fonder sa propre galerie? Héléna arrivera-t-elle à surmonter son divorce? Alfie supportera-t-il sa sulfureuse nouvelle conquête et la vie qu'elle lui fait mener?

Mon avis : Après une longue mise en place, et des répliques un peu banales, l'univers créé par Woody Allen prend forme et on se prend au jeu de ces personnages en décalage avec leur vraie vie. Je me suis quand même dit au début que j'allais m'ennuyer...
Choisir entre ses rêves et la réalité, en voilà un joli sujet! Hésitations, angoisses, espoir, illusions, on oscille avec les personnages, en même temps qu'eux. Le film prend du rythme, et on passe un bon moment.
Woody Allen réalise ici une comédie grinçante à souhait, drôle, sarcastique mais en même temps très juste.
J'ai apprécié que l'action se situe à Londres, ville qui m'inspire le calme et le flegme des anglais, ce qui est en totale contradiction avec l'état d'esprit de tous ces personnages, et j'ai aimé ce décalage.
Le casting quant à lui est à la hauteur du challenge. Naomi Watts qui joue Sally en fait peut-être un peu trop dans le genre "je ne supporte plus ma vie", mais Antonio Banderas (qu'on ne voit pas tant que ça, finalement), joue à merveille les séducteurs de charme. Qu'est-ce qu'il vieillit bien, lui...

J'ai particulièrement aimé le passage où Roy, désespéré par le refus de son manuscrit par un éditeur, profite d'un accident horrible pour subtiliser son manuscrit à un ami qu'il croit mort, pour le faire publier comme le sien; tout va bien jusqu'au moment où on lui apprend que l'ami en question n'est pas mort mais dans le coma et sur le point de se réveiller.

C'est un film frais, actuel, et qui évite les écueils dans lesquels on pourrait tomber facilement avec ce genre de sujets.

Malheureusement, je trouve que le film ne va pas au bout de son sujet : plein de questions sont laissées en suspens et c'est dommage. On ne sait rien sur l'avenir des personnages. Alfie est laissé en plein doute sur sa probable paternité, Sally doit monter sa galerie mais sa mère ne veut pas lui prêter d'argent car la voyante le lui a déconseillé et rien n'est dit non plus sur le remariage de Roy et sur la publication de son roman plagié.


J'ai donc passé un bon moment, malgré les longueurs du début et l'histoire laissée en suspens, mais sans plus. Certaines répliques sont de vrais bijoux et la version originale est comme toujours un pur délice.

mercredi 6 octobre 2010

Tout ce que j'aime

Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas été taguée!
C'est ma copine Rafafa, du blog Bricoles et vadrouilles, qui m'a gentiment passé le flambeau de "tout ce que j'aime", et je l'en remercie.

Alors c'est parti, voici dix trucs que j'aime :

1- J'aime le groupe d'amis que j'ai trouvés depuis quatre ans maintenant que je suis installée ici, ceux que je retrouve souvent (ce soir en l'occurrence, hi, hi, hi...!) et celles et ceux que je vois plus occasionnellement, sans compter mes copines forumeuses spécialistes des cocktails au rhum (hem, hem!)

2- J'aime, depuis bientôt un an, une merveille de petite fille qui fait ma fierté : Léa, ma filleule adorée. Il n'y a vraiment pas de mots pour décrire tout l'amour que j'ai pour elle, et j'ai la chance de la voir grandir à quelques kilomètres de moi, c'est génial.

3- J'aime être zen dans le boulot cette année. Lycée vraiment bien, élèves vraiment bien aussi dans l'ensemble, bonne ambiance et plein de projets. Un bonheur d'exercer notre joli métier dans de telles conditions.

4- J'aime ma Dordogne natale et la perspective de la retrouver dans trois semaines. La maison familiale, les amis, le calme, le jardin et surtout... en cette période automnale, pouvoir aller chercher les champignons dans le bois de mes grands-parents (Lolli, ça, c'est de ta faute, si maintenant j'en ai envie!)

5- J'aime scrapper, bricoler (à l'occasion, je fais aussi de la peinture...^^ n'est-ce pas Stéphie?) et m'occuper de manière créative. C'est un peu ce qui a motivé la création de ce blog et je ne le regrette pas, même si mes créations se font rares en ce moment.

6- J'aime chanter! La musique, pour moi, c'est partout, tout le temps. Le matin au réveil, dans la voiture pour aller au boulot, je chante, toute seule chez moi, je chante (là, en ce moment, un tout nouveau cd reçu hier, petit cadeau de ma meilleure copine, accompagne l'écriture de ce billet), il m'arrive même de fredonner ou d'avoir une chanson dans la tête en cours! Et en plus, à part peut-être le boum-boum de la techno qui pour moi n'est pas de la musique, j'écoute vraiment de tout. C'est devenu vital. Avec en ce moment un gros faible pour le spectacle Mozart l'Opéra rock, que je suis allée voir deux fois et ma place est achetée pour leur reprise au Palais des Sports, au mois de décembre.

7- J'aime monter sur scène. Un "j'aime" lié étroitement au précédent, mais pas seulement. Depuis que j'ai cinq ans, je fais du théâtre, et dès les premières représentations (spectacles de fin d'année, à l'école et au collège), j'ai su que j'aimerais ça. Alors j'ai voulu continuer, et ça fait maintenant presque 18 ans que j'ai intégré une troupe amateur, dans laquelle j'ai joué des pièces quand j'étais sur place, et où je fais maintenant de brèves apparitions chantées. C'est incroyable comme ça me manque, d'endosser un rôle et de lui donner vie sur scène, de partager un moment grisant de trac et d'adrénaline avec les copains, de voir l'aboutissement d'une année de travail et de répétitions et de se fabriquer des souvenirs impérissables faits de trous de mémoire, d'improvisations et des rires dans la salle.

8- J'aime... les séries télé. Oui, ça y est, c'est dit, j'assume! je suis une série-addict, et si je m'écoutais, ça deviendrait vite ingérable!!! Desperate Housewives, Castle, NCIS, Mentalist, Glee, Les Frères Scott (ça, c'est celles du moment), Esprits criminels, Grey's Anatomy, Friends, Docteur House... et j'en passe! Mais heureusement, les sites de rediffusion des chaînes télé sont mes amis pour conserver un minimum de vie sociale...

9- J'aime mon appartement rouge! Chez moi, c'est bien connu, tout est dans les tons rouges (jusqu'à un certain plaid devenu célèbre...) : chaises,  bureau, étagères, bibliothèque, tapis, meuble télé, rideaux... Sur mes murs blancs, c'est trop beau, et chaque fois que le soleil inonde l'appartement, se reflétant sur les rideaux, je me dit que mon appartement est chouette! C'est devenu un petit nid douillet que j'aurai du mal à quitter.

10- J'aime grignoter. Une habitude que je n'arrive pas à perdre, mais, je n'ajouterai pas "malheureusement". Je peux grignoter juste après un repas, ou dans la journée, ou le soir avant de me coucher... Grignoter salé ou sucré, un peu ou beaucoup... C'est pour moi une sorte de moment où je fais ce que je veux, quand je veux, suivre ses envies, et profiter parce qu'on a qu'une vie, c'est ma gourmandise à moi!

Et vous, quelles sont les trucs que vous aimez? Tanaquil, Couette et Melmélie??? Vous êtes, si vous le voulez, mes taguées!

mardi 5 octobre 2010

Les envies du mardi # 1

Ma copine Cappuccinette, du blog Thé vert et cappuccino a eu une super idée pour égayer la semaine, enfin, tout du moins, un jour de la semaine : le mardi.
Il s'agit de sa rubrique : les envies du mardi.

L'idée? Montrer chaque mardi une photo d'un projet, d'une envie, de quelque chose qui nous tient à coeur, et de récapituler le dernier mardi du mois l'avancée de ces projets, si avancée il y a eu.
Le but est en fait de se lancer dans quelque chose qu'on a envie de faire depuis un moment, mais qu'on n'a jamais pris le temps de réaliser, bousculés que nous sommes par nos occupations quotidiennes.

Alors je me lance : voici mon envie de ce premier mardi d'octobre.


Il s'agit d'une envie de cuisine, comme beaucoup de mes envies en ce moment.

J'explique : j'avais acheté les fraises Tagada avec dans l'idée de les utiliser pour la réalisation des muffins au coeur surprise d'il y a quelques temps. Finalement, je n'ai pas eu le temps de les utiliser, et vous constaterez vous-même que le paquet est pourtant largement entamé et si je n'y fais pas attention, il n'en restera plus pour cuisiner quoi que ce soit!
Quant aux noix de pécan, je cherchais dans le rayon des pâtisseries et autres goumandises quelque chose d'orginal toujours pour les fameux muffins, lorsque je suis tombée sur ce paquet. Alors, oui, pour l'originalité, on a fait mieux, hein??? Mais je suis une accro des noix de pécan, et elles m'ont immédiatement fait saliver. Depuis, je ne fais que penser à ce que je pourrais en faire.

Bien entendu, si j'aime cuisiner, ce n'est pas tant pour moi, que pour partager un chouette moment avec les gens qui m'entourent. Alors, mon défi, d'ici la fin du mois, sera donc d'utiliser ces friandises dans une (ou même deux!) recettes et de les faire partager à mes collègues ou à mes amis.

Rendez-vous mardi prochain pour une nouvelle envie!

Et vous, quelles sont vos envies du mardi?

samedi 2 octobre 2010

La chronique des invités, deuxième volet

C'est avec grand plaisir que j'accueille aujourd'hui ma deuxième invitée, pour

La chronique des invités


Il s'agit donc d'Henriette, notre VIP de la chaine "Quand les livres ont des elles", qui vient aujourd'hui  nous parler de sa lecture :




« Un pied dans l’érudition, l’autre dans la magie, ou plus exactement, et sans métaphore, dans cette magie sympathique qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un », écrit Marguerite Yourcenar dans les Carnets de Notes publiés à la suite des Mémoires d’Hadrien.

Cette phrase m’est revenue très vite à l’esprit à la lecture du magnifique Roman de monsieur Molière de Boulgakov, biographie au titre surprenant.
Roman, parce que c’est sa sensibilité qui guide Boulgakov dans cette étrange biographie où l’auteur dialogue très naturellement avec ses personnages morts depuis plus de 300 ans, comme avec l’accoucheuse dans les toutes premières pages :
« Madame, dis-je, faites attention au bébé, n’oubliez pas qu’il est né avant terme. La mort de ce bébé serait une très grande perte pour votre pays ! […]
- Vous m’étonnez, monsieur !
- Je suis moi-même étonné. Comprenez bien que dans trois siècles, dans un pays lointain, je me souviendrai de vous parce que vous aurez tenu dans vos mains le fils de monsieur Poquelin. »

Roman aussi, car le livre justement se lit « comme un roman », avec ses péripéties, ses retournements, son suspens, qui nous tient en haleine assez paradoxalement : somme toute, la vie de Molière, on la connaît tous plus ou moins, de la maison des singes au cimetière nocturne, en passant par la roulotte sur les routes de France et les ors de la Cour, par les succès et les fours, les cabales et les triomphes. La narration très maîtrisée nous emporte rapidement dans un allegro vivace assez tourbillonnant, puis ralentit progressivement, et s’achève en decrescendo, se feutrant, accompagnant sans tambours ni trompettes le dernier voyage de Monsieur Molière.

Roman donc, mais à l’érudition certaine : ce livre est aussi une sorte d’enquête sur le grand dramaturge. Boulgakov rassemble des témoignages, recoupe des souvenirs, confronte et éclaire, et choisit une vérité. Je redonne la parole à Yourcenar : « Quoiqu’on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c’est déjà beaucoup de n’employer que des pierres authentiques. » Et les pierres authentiques ne manquent pas. On y croise tout ce qui a fait une époque, on s’y promène parmi des forêts d’hommes illustres, de Louis XIV à Bossuet, de Cyrano à la belle Marquise qui fit battre le cœur du vieux Corneille. Ce n’est pas « tout Combray dans ma tasse de thé », c’est tout le Grand Siècle qui s’ouvre devant nous. Le tout nourrit de citations, de références, d’extraits, mais sans ostentation, avec beaucoup d’à propos et de légèreté.
Et toujours avec grâce et humour : on retrouve sous la plume de Boulgakov cet art du portrait esquissé en trois traits de plume propre aux grands mémorialistes, avec la férocité parfois d’un Retz, comme lorsqu’il décrit Bossuet comme une sorte de « serial orateur » ne pouvant s’empêcher de commettre une oraison dès que l’occasion s’en présente.
Et avec discrétion et retenue aussi : s’il n’évite pas les zones d’ombre de son personnage, en particulier sa relation étrange avec Armande Béjart et les accusations d’inceste, il les aborde avec beaucoup d’honnêteté et de rigueur, présentant les faits, les différentes explications, et n’en imposant aucune à son lecteur. Car l’amour de son personnage l’oblige à la plus grande fidélité possible : ce n’est pas le « roman de Molière », c’est celui de « monsieur Molière », et l’on saisit tout de suite la nuance de respect et d’admiration.
Enfin, dans ce Roman de monsieur Molière, Boulgakov explore aussi les relations complexes entre l’art et le pouvoir, l’équilibre toujours remis en cause entre la liberté d’expression et la censure : la résonnance avec le XXe siècle est alors troublante, et derrière la monarchie absolue, d’autres absolutismes s’éclairent en filigranes, donnant une gravité certaine à l’hommage.

Au final, servie par cet amour de l’homme que fut Jean-Baptiste Poquelin et par un art consommé de la narration, l’érudition, par une incarnation alchimique, se fait chair. Ce processus, j’emprunte une dernière fois ses mots à Marguerite Yourcenar pour l’expliquer : « Les règles du jeu : tout apprendre, tout lire, s’informer de tout (…) Poursuivre à travers de milliers de fiches l’actualité des faits ; tâcher de rendre leur mobilité, leur souplesse vivante, à ces figures de pierre. »

Et c’est donc Molière vivant qui surgit devant nous, Molière riant, aimant, rageant, pleurant, Molière qu’on suit pas à pas tout au long de sa vie, jusqu’à l’effacement dans la terre parisienne, avant l’apothéose finale : « il quitta un jour le morceau de terre où restèrent les suicidés et les enfants non baptisés pour s’installer au-dessus de la vasque asséchée d’une fontaine. Le voilà ! Il est là, le comédien royal, avec des nœuds de ruban de bronze à ses souliers ! Et moi, qui n’ai jamais eu l’occasion de le voir, je le salue et lui dis adieu. »

Adieu donc, Monsieur Molière. Mais adieu à vous aussi, Monsieur Boulgakov, et merci : c’est un bien bel ouvrage que vous nous avez donné.

 
Merci Henriette pour ce magnifique billet, et à dans deux mois pour la dernière session de note chaine!

Quand les livres ont des elles, quatrième session

Voici venu le temps.... de l'avant-dernière session de notre chaîne de lecture,


Après avoir lu Les courriers de la mort, Le cimetière des fous et Le roman de Monsieur Molière,  aujourd'hui, je vous fais part de ma lecture de



L'histoire : Nicolas croise un jour dans un bus la belle Ingrid et en tombe tout de suite littéralement amoureux. Elle a un fils, Raoul, et bientôt, tout s'enchaînant très vite, Nicolas et Ingrid entame une histoire passionnée. Au bout de quatre ans d'amour, Nicolas sent bien qu'Ingrid devient distante, s'éloigne peu à peu de lui sans donner d'explication valable. Il cherche à savoir si elle a quelqu'un d'autre, si lui seul est responsable, et s'il reste un moyen de la reconquérir. Raoul et lui font alors la rencontre d'une jeune femme, César, qui est peut-être la solution à leurs problèmes, qui est sûrement la fée tant espérée, celle qui exaucera trois voeux du petit garçon.


Mon avis : L'auteur a une plume magique, c'est certain. L'histoire prend le temps de montrer toutes les émotions ressenties par Nicolas, Raoul et César. J'ai aimé cette écriture fantaisiste et originale, touchant toujours juste, et qui donne l'impression qu'on a changé d'univers.
J'ai apprécié également l'alternance de narrateurs. D'un chapitre pris en charge par Nicolas, on passe à un chapitre raconté par César, ce qui permet de "couper" le récit, de le dynamiser, pour ne pas toujours rester centré sur Nicolas, ses doutes et sa volonté de comprendre ce qui arrive à sa femme. César est un personnage qu'on a envie de découvrir davantage et on sent qu'elle va jouer un rôle importants dans la vie de Nicolas.
De plus, le personnage de Raoul m'a énormément touchée. Du petit garçon agité et presque pas évoqué au début, on découvre presque un jeune homme, tiraillé entre les histoires racontées par son inventeur de jouets de beau-père à l'imagination débordante et son besoin d'avancer et de faire comme les copains, ce qui briserait son lien si particulier avec Nicolas. Un coup de coeur pour ce personnage, donc.

Malheureusement, je dois dire que je n'ai pas totalement adhéré à ce roman.
D'abord, parce que selon moi, le récit traine en longueur, les lamentations de Nicolas sont trop étalées et tournent en rond.
Ensuite, parce que j'ai trouvé la fin tellement banale et incohérente par rapport au reste. Je ne sais pas si je vais pouvoir être claire, mais tout au long du roman, on avance sur un fil, un fil entre univers fantaisiste et imaginaire (de part les histoires racontées par Nicolas) où même le personnage d'Ingrid est élevée au rang de presque fée, spécimen original d'une espèce rarissime, qui fait tomber Nicolas sous son charme. Et lorsqu'on comprend enfin les raisons de son éloignement, tout ceci s'écroule. C'est tellement facile, pour l'auteur, d'en arriver là,trop "terre à terre" de faire intervenir la maladie, de faire réagir Ingrid de cette manière que j'ai été assez déçue, me disant finalement "quoi? c'est tout?".
Enfin, dans la réaction d'Ingrid face à son sort, il y a quelque chose qui me dérange. C'est probablement dû à mon expérience personnelle de ce type de maladies, mais ça m'a paru totalement inapproprié; le personnage est construit sur une telle image de femme forte, déterminée et indépendante qu'on l'imagine mal s'écrouler comme cela, mentir et délaisser les siens. Je me suis presque dit que c'était à peine crédible, que personne ne pouvait réellement réagir comme cela.

Je me rends compte que mon avis sur ce livre est vraiment beaucoup influencé par mon histoire personnelle, c'est peut-être un tort de le juger de cette manière, mais même si j'ai été, c'est vrai, déçue par la fin, j'ai tout de même passé un très agréable moment avec une grande partie de ce livre! J'en garderai un bon souvenir!

Mais alors, et les copines, elles ont lu quoi??? Allons voir
Quant à moi, j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui notre VIP Henriette, qui n'a pas de blog, mais qui participe à cette chaine depuis le début. Son article aujourd'hui dans La Chronique des invités.

vendredi 1 octobre 2010

Musée Rodin, la visite

"Vous devriez, cher grand ami, voir ce beau bâtiment et la salle que j'habite depuis ce matin. Ses trois baies donnent prodigieusement sur un jardin abandonné, où on voit de temps en temps des lapins naïfs sauter à travers les treillages comme dans une ancienne tapisserie..."
Message de l'écrivain Rainer Maria Rilke à Rodin, à propos de l'hôtel Biron.

Après vous avoir alléchés avec le Penseur nouvelle version, je me devais quand même de vous faire part du reste de ma visite au Musée Rodin.
Comme dirait ma copine Capp' du blog Thé vert et Cappuccino, le Musée Rodin est magnifique, et flâner dans le parc par beau temps un pur bonheur.

Je ne vous relaterai pas l'intégralité de la visite, mais je vous parlerai un peu des oeuvres qui ont été le plus marquantes pour moi.

Tout d'abord, La Porte de l'Enfer (1880) : commandée par l'Etat à Rodin pour le futur musée des Arts décoratifs, cette immense porte comporte des bas-reliefs représentant L'Enfer, la plus sombre partie de La Divine Comédie de Dante, et qui s'inspirent aussi des Fleurs du Mal, de Baudelaire.
A côté de la photo de la porte, vous pouvez voir un des détails de cette porte, Le Martyre, grandeur nature.



















Ensuite, Le Baiser : initialement prévu pour être un ornement de la Porte de l'Enfer, ce couple qui échange un baiser ne cadre pas vraiment avec le ton de la porte. Rodin décide donc de le retirer pour en faire une oeuvre à part. Il se dégage une douceur infinie de ce couple, mais en même temps une passion intense. C'est une des oeuvres qui a fait le triomphe du sculpteur.




Rodin n'a pas travaillé que des bustes (de célébrités ou d'illustres inconnus) ou des scènes antiques, il a également travaillé sur la représentation concrête d'émotions comme le désespoir ou la fatigue. J'avoue avoir été saisie d'une impression étrange, en regardant Le Cri.




J'aime aussi beaucoup l'histoire de L'Homme au nez cassé. Rodin veut créer une oeuvre où il montre sa volonté de ne pas idéaliser la réalité; malheureusement, cet hiver-là, le froid est glacial et la sculpture se brise, ne laissant qu'un masque, refusé par le jury du Salon de 1865.







J'aurais pu, en bonne littéraire que je suis, m'intéresser aux oeuvres sur Victor Hugo, à sa sculpture de Balzac (et ses études de nu... ) ou à son travail sur les scènes mythologiques, comme la chute d'Icare, Minerve au Pathénon... mais étrangement, ce ne sont pas celles-ci qui m'ont laissé le souvenir le plus marquant.

Si ce n'est pas déjà fait, je vous conseille vivement d'aller faire une petite promenade rue de Varennes, pour découvrir plus en détails le musée et vous détendre dans les allées du jardin.