lundi 20 décembre 2010

Oedipe-roi, de Sophocle et Lamaison

Oui, je sais, on est en vacances, et pourtant, je viens de finir une lecture pour le boulot.
Je cherchais une bonne tragédie grecque, à proposer à mes élèves de 2nde, car, voyez-vous, nous partons en Grèce en Février avec cette classe. Il me faut donc justifier pédagogiquement un minimum ce voyage!!!

Oedipe m'est venu à l'esprit, assez immédiatement, car nous passons par Delphes, et que l'oracle joue un rôle majeur dans cette histoire. Une collègue m'a donc suggéré :



L'histoire : Très rapidement, alors, car qui ne connaît pas l'histoire d'Oedipe, natif de Thèbes, à qui on a prédit qu'il tuerait son père et coucherait avec sa mère? A la naissance de son fils, l'oracle fait cette horrible prédiction au roi Laïos. Celui-ci décide de confier l'enfant à un berger, chargé de le tuer. Or, le berger, attendri, confie le nouveau-né à un autre berger, qui l'éloigne de Thèbes et le remet à Polybe, roi de Corinthe. (Vous suivez toujours? Non, non, ce n'est pas Les feux de l'amour... juste une tragédie grecque!)
En grandissant, Oedipe se voit informé de la même malédiction. Pour éviter tout drame, il fuit donc Corinthe et se retrouve sur la route de Thèbes. En arrivant, il apprend que le roi de la cité labdacide vient d'être tué, et qu'une créature cruelle sème la panique aux portes de la ville.

Mon avis : Relire Oedipe devait être, pour moi, une formalité, tant cette pièce m'est familière (souvenir de lycée et de fac, surtout). Or, ce ne fut pas du tout le cas.
Tout d'abord, si on commence le livre par la première histoire, on tombe sur un polar bien ficellé, qui met l'accent sur l'enquête concernant le meurtre de Laïos. Didier Lamaison sème des indices, au fil de l'histoire, que le lecteur averti s'amuse à relever. Le rythme est soutenu, et même si la fin est inévitable, on prend plaisir à aller au bout, un peu comme si vous regardez Titanic pour la énième fois, en vous étonnant toujours que Jack meure à la fin!
C'est un roman plaisant, donc, très court et agréable à lire.
Dans la seconde partie, on retrouve la pièce de Sophocle, mais dans une toute nouvelle traduction, de Didier Lamaison. Mais là, je suis beaucoup moins convaincue. Je suis restée sceptique devant toutes les notes de bas de page qui renvoient à des points de traduction "qui posent problème" et que l'auteur "choisit" de traduire comme ceci ou comme cela. N'ayant pas de formation de grec, je ne peux pas porter de jugement sur ces choix, mais ce besoin de justification permanente m'a un peu gênée.
De plus, dans les tournures de phrases employées, le vocabulaire choisi, je n'ai pas retrouvé l'atmosphère de la pièce que je connaissais déjà. Peut-être à cause de leur "modernité" qui ne convient pas à la pièce, selon moi.
Lamaison s'explique lui-même à la fin de son oeuvre, en nous donnant les raisons d'une nouvelle traduction d'Oedipe (j'avoue que je ne les ai même pas lues) et sur la quatrième de couverture, on nous indique que, cette pièce étant souvent étudié dans les classes, la "nécessité" de proposer le polar de Lamaison et le texte antique s'est fait sentir. Ah bon?
Le polar de Lamaison se suffit à lui seul et peut parfaitement convenir pour une lecture complémentaire à l'étude de la pièce. Seulement, actuellement, si vous recherchez le policier, vous tombez forcément sur cette double édition, avec cette traduction qui ne me satisfait pas.
Je ne ferai donc pas acheter à mes élèves cette oeuvre, à moins de trouver uniquement le polar, car je ne me servirai pas de la seconde partie.

Un simple coup commercial, qui n'a pas vraiment réussi, donc.


3 commentaires:

  1. Mouais, ça n'a pas l'air terrible, je passe mon tour...

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  2. Je ne suis pas convaincue non plus et me range à ton avis...Je viens de te taguer sur mon blog sinon. :-)

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