samedi 30 mars 2013

Candide, d'après Voltaire, compagnie Zéfiro Théâtre


 
 
Candide : Vous avez raison mon cher Martin ! Tout n’est qu’illusion et calamité ! Mais à quelle fin ce monde a-t-il été formé?

Martin : Pour nous faire enrager.



CandidenovWEB 
Jeudi dernier, les classes de 2nde du lycée ont assisté à une représentation théâtrale adaptée du conte philosophique de Voltaire. 

 







Mon avis : Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Cette pièce a fait beaucoup de déçus, parmi les élèves, et parmi les profs. 

Le metteur en scène Rafael Biancotto choisit d'entrer dans le conte par le biais d'un récit enfantin, en faisant intervenir Candide lui-même, présentant le "il y avait en Westphalie" avec un air niais de gosse de trois ans. A l'évidence, c'est un choix audacieux, mais qui peut avoir son intérêt, si l'imaginaire et la fantaisie des univers créés par Voltaire sont mis en avant. 
Mais à peine le premier chapitre se termine-t-il que l'on change totalement de registre, lorsque que Cunégonde raconte l'épisode de l'expérience de "physique expérimentale" menée par Pangloss sur Paquette. L'ironie voltairienne est mise à mal, le côté cru et vulgaire de la scène étant nettement préférée par le metteur en scène. Pour moi, le mélange ne passe pas. 
Ensuite, le reste de la pièce passe lentement, chapitre par chapitre, dans un décor épuré. Un cercle au sol détermine l'espace scénique, celui des lieux visités par les personnages, tandis que les voyages, traversées en bateau et morts des personnage se font en dehors du cercle. Un écran en fond de scène amène une touche de modernité (le sang versé lors de la guerre contre les Bulgares coule à l'écran, par exemple), mais tout cela n'apporte au final par grand-chose de plus.
Les chapitres défilent, ne nous épargnant aucun passage. Le jeu des acteurs est gonflé à bloc, tout en exagération, et de mon point de vue, vraiment mal joué. Cunégonde est exaspérante, en sainte-nitouche idiote. 

Quand le spectacle doit durer 1h30 et que vous entendez des soupirs et de bavardages à côté de vous au bout de 45 minutes, vous savez que la fin de séance sera sportive... 

La performance de cette mise en scène vient sans conteste des musiciens (clarinette, tuba, clavier et tambour), présents dans un coin du plateau, qui viennent rythmer, bruiter chaque scène à la perfection, s'accordant avec brio sur le jeu des acteurs. De douces mélodies, des bruitages drôles et loufoques, voilà ce qui dynamise l'ensemble de la pièce! 

Scolairement parlant, en revanche, on ne peut pas reprocher grand-chose à cette adaptation. Les passages emblématiques sont respectés à la lettre, le jeu avec les masques rappelant la Commedia Dell'Arte est en accord avec le principe des personnages "types" créés par Voltaire (même si, ici, cela gêne un peu la prononciation et la portée de la voix des acteurs), et l'histoire est respectée.


Les principales réactions des élèves sont allées dans le sens d'une mise en scène enfantine et exagérée. Au final, certains ont suggéré que ceux qui avaient apprécié cette pièce sont peut-être ceux qui n'avaient pas lu le conte.

vendredi 29 mars 2013

Le caveau de famille, K. Mazetti




 "Mon caveau de famille hélas! n'est pas tout neuf, 
Vulgairement parlant il est plein comme un oeuf. 
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte, 
Il risque de se faire tard et je ne peux  
Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu. 
Place aux jeunes, en quelque sorte". 

Supplique pour être enterré à la plage de Sète, G. Brassens





L'histoire : Vous vous souvenez de Benny et Désirée? L'agriculteur et la bibliothécaire que tout séparait? Dans le premier opus, Le Mec de la tombe d'à côté, les deux héros finissaient par se séparer, incapables de concilier leurs deux mondes. 
Au début de cette suite, Désirée est dévorée par un désir d'enfant. Elle décide donc de rappeler Benny et de lui proposer un marché. Ils se laissent trois essais pour faire un enfant. Si les tentatives échouent, alors ils se sépareront pour de bon. Si cela marche, ils aviseront... 








Mon avis : j'hésitais à lire cette suite, par peur d'être déçue. 
Mais mon séjour au Salon du livre a eu raison de mes hésitations. J'ai acheté le livre, je l'ai commencé dans le train du retour et terminé encore dans le train hier. 
Au départ, on retrouve le ton léger et loufoque du premier opus. Il est clair que la proposition a de quoi surprendre. Rappeler un ex pour faire un enfant? C'est que ça pourrait être tentant...  (ou pas, hein...). 
Les personnages sont mal à l'aise, empêtrés dans leurs sentiments et leur maladresse. Benny s'écroule dans l'escalier au retour de chez Désirée, Désirée passe ses nerfs sur Benny lorsque le premier test est négatif. Aussi décontenancés et malheureux l'un que l'autre, ils décident de se donner une nouvelle chance. 
Lorsque Désirée tombe enceinte, c'est toute leur vie qui change. Benny chasse sa cousine Anita de chez lui, et Désirée vient s'installer à la ferme. A ce moment-là, je me dis que ce n'est pas normal, pas naturel, pas en accord avec le point de vue de Désirée dans le premier tome. 
Néanmoins, la curiosité l'a emportée, j'ai voulu savoir comment la cohabitation allait fonctionner. 
Si leurs difficultés d'adaptation (Désirée à l'univers de la ferme à la déco défraîchie laissée par Anita, notamment) sont touchantes, on apprécie également leurs efforts, leurs moments de complicité. J'aime l'idée que Désirée réalise un petit journal de leur quotidien.
Mais au fur et à mesure de ma lecture, je me suis lassée. Lassée de cet enchaînement de plaintes respectives, lassée d'entendre le macho Benny discourir sur le rôle de la femme à la maison, lassée de lire les remarques presque méprisantes de Désirée sur le travail de Benny, le village et ses habitants. 
Leurs coups de gueule incessants brisent la magie du premier roman, le couple sombre dans une routine désespérante et qui leur pèse, et le roman traine en longueur car les chapitres se suivent et se ressemblent. 
A part deux ou trois moments forts, je crois que ce roman aurait pu faire la moitié de sa longueur pour le même effet. Quelques touches d'humour allègent heureusement l'ensemble.

Toutefois, ce roman se lit bien, grâce à la qualité de l'écriture et de la traduction. Le choix de l'alternance des points de vue (un chapitre raconté par Benny, un par Désirée) est toujours judicieux. Je dirais même qu'il permet encore davantage de creuser l'écart entre les personnages.
Au final, une petite déception, mais cela reste quand même un roman d'une bonne qualité, qui peut faire passer un bon moment.


mercredi 27 mars 2013

La bitch de la semaine # 7

Que Sara m'excuse si la bitch de la semaine arrive avec deux jours de retard chez moi. 

Cette semaine, c'est un candidat de Top chef qui hérite du titre...car oui, dans Top Chef, c'est la fête du slip! 












Yoni, toujours impeccable et minutieux dans ses présentations, a montré lundi soir une autre facette de sa personnalité. 
Réveillé par Christian Constant à 3h du mat', pour aller faire une épreuve sur le marché de Rungis, Yoni est apparu en t-shirt d'un vert criard à l'effigie de Bob Marley, et surtout, vêtu d'un slip blanc très seyant! 

 

top chef yoni slip

"MA-GNI-FAÏ-QUE!!!" n'est-ce pas? (Cristina Cordula, sors de ce corps)

Enfin, ça aurait pu être pire, me direz-vous. Heureusement pour nous, il en avait un... 

Toutefois, là maintenant, tout de suite, j'aimerais dire deux trois petits trucs à Yoni : 
- c'est pas carrément méga beaucoup la honte, là?
- le slip kangourou blanc, c'est juste vraiment plus possible, là... C'est ta maman qui t'a filé les vieux slips de ton pôpa? 
- Es-tu coincé dans un espace-temps différent du notre, qui t'as empêché d'aller faire un tour dans les boutiques depuis 1975?

En tous cas, ce ne sera plus la peine qu'il se la joue très sûr de lui, maintenant que les réseaux sociaux se sont emparés de l'histoire... toute crédibilité est grillée!


lundi 25 mars 2013

Salon du Livre 2013

Le Salon du livre ou comment être aussi pressée que les 1ere de déguerpir de ma salle de classe vendredi à midi. 

Ayant gagné deux entrées pour le Salon sur le blog de Sara, j'ai sauté illico dans le train pour aller passer le week-end à Paris. 

Ma journée au Salon fut intense et bien remplie. 
Tout a commencé sur le quai du RER, par cette parole profonde (et flippante) d'un gars qui nous a accostées, ma copine et moi : "Mademoiselle, vous avez deux minutes à me consacrer? J'ai un message de la part de Dieu pour vous." 
C'est cela, oui, ben passez-lui le bonjour... 







Après une matinée avec ma filleule chérie que j'adore, j'ai retrouvé les mêmes copines au Salon, attendant patiemment une dédicace de Sépulvéda. 

Puis nous avons enchaîné par une conférence avec Carlos Ruiz Zafon, qui a évoqué, devant une foule attentive, son travail d'écrivain réaliste-fantastique, son univers,  et son inspiration. Passionnant. J'ai beaucoup aimé son humour, et sa répartie face à un jeune prof qui lui demandait, si après le succès de L'ombre du vent, il n'était pas difficile pour lui d'écrire d'autres histoires et si ce n'était pas au final toujours la même qu'il racontait (comprendre "après ce succès, n'écrivez vous pas que des daubes?" enfin, moi c'est comme cela que je l'aurais pris!). L'auteur a rétorqué qu'il avait toujours un cerveau qui fonctionnait parfaitement et que le succès n'avait rien changé.

J'ai ensuite déambulé vers chez Rageot, dont j'aime toujours beaucoup les publications, avant de me faire percuter par un Nelson Montfort tout confus, que je n'avais pas reconnu, avant qu'il s'excuse platement "Oh pardon, veuillez m'excuser". Quand on a une mère fan de patinage artistique, forcément, on reconnait cette voix. 

Un petit tour ensuite par le stand de l'atelier culinaire, là où il était tout à fait impossible que je résiste à l'appel des macarons. A l'heure où j'écris, sachez que les macarons bergamote, menthe-chocolat, mangue, huile d'olive, rose et fraise tagada ont disparu... 

Mais le meilleur restait à venir : une superbe rencontre avec quatre blogueurs sympathiques. D'abord, j'ai revu ma Stéphie (qui me manque beaucoup maintenant que j'ai mis 500 kms entre nous), et Noukette (dont j'ai fait de la bibliothèque ma référence en matière de lectures). J'ai eu également la surprise de rencontrer Moka (dont je connaissais le blog littéraire... mais voilà que maintenant je salive aussi devant son blog culinaire, mazette que c'est beau!!) et Jérôme (l'homme des mardis coquins, le seul parmi cette horde de filles à oser des lectures inavouables!), deux blogueurs chez qui je vais de plus en plus souvent faire un tour! 
Et vraiment, cette rencontre fut fort sympathique, quoiqu'un tout petit peu impressionnante pour moi dont le blog est un bébé-blog (un peu à l'abandon ces temps-ci, en plus, la honte...) par rapport aux leurs. Les filles et moi avons terminé dans un café autour d'un verre servi par Nicolas Cage... sous le charme de Stéphie! 

Au final, une bien belle journée, vraiment. 

Niveau achats, je me suis montrée raisonnable (oui, oui...) et je reviens avec seulement quatre bouquins. 





mardi 5 mars 2013

50 shades of Grey, E L James

Ce soir, je ne vous ferai pas un billet complet, eh non. 
En fait, je le confesse, à ma grande honte, je n'ai pas pu aller au bout du chef d'oeuvre que toute la blogosphère s'arrache... 
En espérant que Stéphie, la grande prêtresse du mardi coquin, ne me flagellera pas pour ma punition... 
Je ne  vous présenterai donc que 25 Shades of Grey! Ok c'est nul, mais je vais sortir, mais pas encore... 








L'histoire : Est-il encore besoin de la raconter? Ana, jeune étudiante et colocataire de Kate, rend service à cette dernière en allant interviewer pour elle l'impressionnant Christian Grey, chef d'entreprise de son état. Tout de suite, elle est troublée par lui, et forcément, lui aussi. Mais avant d'entamer une relation, Grey met Ana au courant qu'il n'a pas des pratiques sexuelles ordinaires. Comment la jeune vierge de 22 ans va-t-elle réagir? 










Mon avis : Lire ce roman a été une épreuve... 
Non pas parce qu'il a fallu que je l'achète, vu qu'on me l'a offert. 
Non pas parce qu'il a fallu que je le lise en anglais, parce qu'en fait, j'ai presque tout compris.

Pourtant, je m'étais mise en conditions : lectures exclusivement dans le bain, lumière tamisée, parfois quelques bougies et ballistic Lush dans le bain. Si ça ce ne sont pas de vrais efforts, je ne sais pas ce que c'est...

Mais parlons plutôt de ma lecture, ou plutôt de ma demi lecture. 
Ana est un personnage particulièrement agaçant, à tel point qu'on a envie de lui filer des baffes pour la faire réagir. Elle n'est pas crédible pour deux sous à jurer tout le temps, elle est cruche, elle est affligeante. Je n'avais jamais rencontré un personnage capable seulement de deux réactions : secouer la tête et rougir... autant dire qu'on n'est pas vraiment surpris par elle au bout de la dixième page... 
Grey a beau être puissant, riche, et attirant (enfin, c'est Ana qui le dit), moi je le trouve arrogant et despotique. Mais qu'est-ce que c'est que cette manie de vouloir diriger les moindres faits et gestes d'Ana? "Mange", "Bois" et "Dors" semblent être dans sa bouche aussi importants que les ordres qu'il peut lui donner dans l'intimité.
A mon sens, cela enlève totalement tout le piquant à leur relation.  Après avoir lu ça, on n'a pas du tout envie de savoir si elle va accepter d'être soumise à lui, puisque forcément, elle va l'être, hein? 
J'ai été aussi particulièrement agacée par le "contrat" que Grey demande à Ana de signer, particulièrement rébarbatif, et des hésitations de la sainte nitouche à le signer. A tel point, qu'à la moitié du roman, il ne s'est rien passé d'extraordinaire, côté sexe. Et ça, ça craint. 
Les premières scènes hot entre Ana et Grey n'ont rien d'exceptionnel, et on a du mal à croire qu'une jeune fille découvrant la sexualité s'éclate à ce point dès le début. Elle a pourtant l'air d'être une experte, réussissant pour Grey une fellation parfaite... Mais bien sûr... 
Et même à la moitié du roman, aucune de leurs acrobaties ne m'a émoustillée plus qu'un passage d'un passion intense, c'est pour dire. Le truc, je crois, c'est que leur duo a l'effet inverse que celui désiré sur moi... et pourtant, je suis célibataire, donc parfaitement disposée à lire des cochonneries! Ben non, ça l'a pas fait. Donc soit ma libido hiberne, soit elle a tellement été navrée qu'elle s'est barrée pour de bon... AU S'COURS...

J'ai donc peiné à la lecture comme un coureur du Tour de France dopé attaquant un de cols des Alpes...
J'avoue que le style lui-même m'a rebutée. C'est d'une platitude navrante. L'avantage, quand on lit en anglais, c'est qu'une phrase qui revient souvent, on la remarque facilement. Et là, mon dieu, je ne compte plus les "she shakes her head" ou les "she flushes"... avec leurs variantes, évidemment. 

Pour toutes ces raisons, et parce que je n'étais peut-être pas disposée à lire une telle niaiserie, j'ai décidé d'abandonner ma lecture. Sans regrets. 

On verra si un jour j'arrive à replonger dedans.