lundi 14 juillet 2014

Sauvez votre dimanche // 13

Je profite de ces vacances pour sauver samedis et dimanches et jours fériés, tant que je peux. 

Samedi 12 Juillet, mise à part la raclée que prennent encore les brésiliens (il faut dire au gouvernement de déclarer ce jour journée de deuil national) seize ans après l'inoubliable et un, et deux, et trois zéro, il y a vraiment de quoi déprimer, étant donné qu'il doit faire 15 degrés dehors et qu'il pleut des cordes. 

Pour mettre un peu de soleil dans cette journée, j'ai succombé à la folie des bracelets en élastique. 

Voici à quoi ressemble un dimanche, quand votre mère et votre soeur s'en mêlent.

D'abord, j'ai pensé qu'il fallait bien s'équiper. 



Mais que nenni! La preuve par ces deux premières tentatives, bien balbutiantes pour des bracelets dits "simples". 


Il a fallu attendre aujourd'hui pour essuyer une humiliation digne de celle des brésiliens. Si, si, au moins... 
En effet, voir arriver Hugo, huit ans, l'avant bras droit presque entièrement recouvert de bracelets bien compliqués les uns que les autres, ça fout un peu les boules. C'est même carrément la honte. De quoi se dire "moi aussi je vais y arriver, y'a pas de raison!". 

Forte des conseils de ma soeur (qui voit ça tous les jours dans la cour de récré) et de ceux de Hugo, qui fait ça sur ses doigts (point besoin de machine, donc...), je m'y re-colle avec acharnement. 
Après un bon quart d'heure de concentration maximum, je montre, super fière de moi, les quelques centimètres de bracelet réalisés à un Hugo qui lève à peine le nez de sa DS pour me répondre un "ouais, c'est bien" empreint de pitié, faut le reconnaître. 

Ce soir, je suis quand même parvenue à ce résultat. Un bracelet dit "double", plus serré que le premier, donc. 


Ouf, j'ai sauvé mon week-end, et l'honneur est sauf! 

Sur une idée de Laurie.

jeudi 10 juillet 2014

La Radio des blogueurs : soleil où es-tu?

"Winter is coming"? 


Non mais quoi, c'est parce que je suis plongée dans Game of Thrones que le temps de ce mois de Juillet s'en mêle et se met au diapason de mes occupations? "Soleil d'hiver", chantait Niagara. Mouais...

Bon, en ce moment, c'est plus ambiance "Soleil immonde", version Renaud... voire "Il est mort le soleil"...

Faut pas pousser! Faut que ça s'arrête! "Soleil, soleil, ne m'oublie pas"!


Heureusement, Leiloona réagit et en appelle à nos pépites musicales pour qu'on puisse enfin dire " Il y a du soleil sur la France" (ou "j'ai attrapé un coup de soleil", c'est au choix!).










Pour que l'été soit chaud, "sous le soleil exactement", voici ma modeste contribution : 





Mais en vrai, tout de suite, j'ai pensé à ça, et j'avais envie de la mettre aussi! On ne se refait pas... et parce qu'en live c'est encore meilleur!




Allez, réjouissez-vous, j'aurais aussi pu penser à ça : 



Et vous, quelle prière faites-vous pour que le soleil revienne?

mardi 8 juillet 2014

Moi après mois, my June

"Idéalement, nous sommes ce que nous pensons. Dans la réalité, nous sommes ce que nous accomplissons". 
(Ayrton Senna)



 


Des bulletins et des conseils de classe à n'en plus finir / Peu de temps pour bloguer / Ne plus toucher terre depuis le spectacle de théâtre / Des copies sur ordi, une tuerie / Un petit dèj' et une photo de classe / Des étudiants qui vont me manquer / Une valise pour Paris / Un départ en catastrophe / Sept gosses, deux profs et des jeux idiots /  Une finale sous tension / Un podium inespéré tellement mais mérité / Etre fière, fière, fière... et aimer son boulot comme jamais / La sensation étrange de se voir sur grand écran / Une naissance attendue et un petit bonhomme beau comme un coeur / La fin de la saison 3 de Scandal / Une soirée série et deux gosses terribles qui la pourrissent (gentiment) en vous bombardant de SMS / Quatre jours d'oraux intensifs et épuisants / Réécouter en boucle un vieux cd sur le trajet / 64 copies de bac / Une soirée ciné à pleurer de rire / Picsou et ses sous, private joke du tonnerre / La folie des nominations sur Fbk et s'amuser à retrouver une photo potable d'une petite fille à bouclettes / De menus travaux de peinture / Relooking de cheminée / Avoir envie de virer plein de fringues de ses placards et... ne pas le faire / Une journée dans le passé / Une bouteille à la mer / Etre raide dingue de son neveu, encore et toujours / Le bac et ses perles / Le spleen d'une année qui se termine / Laisser sa voiture ouverte toute la nuit avec les clefs sur la portière / Une discussion qui fait débat / Ces petits rien qui embellissent une journée / Se prendre la tête pour la répartition des services / Les insomnies estivales / Des bacheliers sous la pluie / Ah bon, y'a une coupe du monde? / Programmer trois jours pour revoir quelqu'un de cher qui vient de loin / Lire beaucoup et faire de chouettes découvertes / Manquer de temps pour bloguer et le regretter / Pas de temps non plus pour la chaise longue / Ces découvertes musicales qui deviennent des pépites / Finir l'année sur les rotules / Quatre filles, un jean, une liseuse et des heures de lecture à dévorer les quatre tomes à la suite / Enfin attaquer vraiment les épisodes de Game of Thrones / Des petits mots au tableau, des petits présents et des gosses qui vont manquer / Envie de relooker son blog.



C'était ma participation tardive au rendez-vous de Moka, "Moi après mois". 

lundi 7 juillet 2014

Fermé pour l'été


© Kot  Kot

Mes pas résonnent sur le sol, dans ce couloir vide. 
Vide et étonnamment immense. 
Ce matin encore, quelques silhouettes esseulées faisaient les cent pas devant les salles que je verrouille ce soir pour la dernière fois. Figures pâles et angoissées de ceux qui n'ont plus qu'une toute petite chance d'obtenir le fameux sésame tant espéré. 

C'est toujours avec un pincement au coeur que je fais ma ronde, en ces premiers jours de juillet. L'établissement d'habitude si bruyant et grouillant de têtes blondes agglutinées dans les couloirs parait abandonné. 
Un silence particulier règne dans le bâtiment. Un silence triste et pesant, un silence d'usine en cessation d'activité, un silence de temps qui s'est arrêté. 

Un silence de deux petits mois seulement, pourtant. 
Pas pour moi. 
Ce soir, c'est ma dernière vérification des huit bâtiments, des centaines de salles, mon dernier tour de clé. 

Je devrais me réjouir, comme tous les collègues heureux pour moi au pot de fin d'année. "C'est la quille, disent-ils, enfin!" 
Alors que certains cherchent encore mon prénom, les plus anciens se demandent depuis combien de temps j'officiais derrière le bureau de l'accueil. 

37 ans... depuis 37 ans. 
Même l'émouvant discours en mon honneur et le superbe cadeau (une tablette tactile... que veulent-ils que j'en fasse? Remarque, ça va m'occuper... décrypter le mode d'emploi devrait me prendre trois mois) n'ont pas réussi à me dérider. 

Je viens de fermer le bâtiment 3, j'aime bien celui-là, c'est l'atelier des sections technologiques et professionnelles, ça sent la peinture, l'acier, les machines outils trainent au milieu de salles vitrées équipées de la plus haute technologie, ça change des salles surchauffées qui, après une journée de cours, sentent la transpiration et le surmenage intellectuel. 
Je repense à tous les soirs de réunions parents-profs ou de conseils d'administration où il m'a fallu veiller bien tard pour pouvoir tout fermer et brancher l'alarme.

Voilà, mes pas me dirigent mécaniquement vers le bâtiment 1, vers ma loge. Je ne réfléchis pas, mon corps, pantin bien rôdé, se déplace tout seul. 
Alors, dans un dernier sursaut, pour tromper le silence, je me mets à courir... je cours dans ce couloir désert,  je fais claquer mes chaussures encore plus fort, mon trousseau de clefs fait un boucan du diable, accroché à ma ceinture. 
Je m'attends à voir débarquer quelqu'un, alerté par le vacarme, mais j'éclate de rire; personne ne m'entend, je suis toujours le dernier à partir. Tout le monde est rentré chez soi. 

Moi, mon chez moi, c'est ici. 

Je récupère mon sac, ferme le store de mon bureau, et, un carton sous le bras, je dis adieu à 37 ans de vie rythmée par les sonneries du téléphone, le va et vient des élèves devant la grille et mes rondes journalières. 

Je referme la grille de fer le plus doucement possible... mais son grincement est encore plus assourdissant que d'habitude. 



C'était une nouvelle participation à l'atelier d'écriture de Leiloona, qui redonne vie à ce blog délaissé depuis plus d'un mois.