samedi 28 février 2015

Moi après mois, my February


Temps pourri, temps pourri, temps pourri / Du coup, profiter des quelques rayons de soleil pour boire des verres en terrasse / Des surprises dans sa BAL / Une Saint Valentin avec son bébé d'amour / Quand les jouets se mettent à parler en Anglais / Un bébé qui dort d'une manière étrange, mais tellement craquante / Lire plusieurs romances, avoir deux gros coups de coeur, et avoir hâte d'en parler / Une lecture commune avec les copiNETtes / Un samedi matin au boulot, vive la JPO / Trépigner d'impatience en attendant un concert / Une semaine avec Calogero (en musique seulement, snif!) / Un concert tant attendu qui tient toutes ses promesses / Une sacrée voix, des arrangements de ouf, et que de tubes, mon dieu, que de tubes / Papoter avec ses voisins du rang derrière / Aller faire une bise à ceux d'en bas / Se rendre compte que ce chanteur vous suit depuis plus de vingt ans / Une échographie du genou ou les conséquences d'une chute d'anthologie / Des vacances sans copies, sans cartable, sans boulot, quoi / Une conversation qui laisse perplexe... / Quand un gosse de neuf ans est plus fort que vous à Candy Crush... / " -Vous êtes en retard", " -Vous êtes stupéfiante", " -Vous êtes pardonné" : Pretty Woman forever! / Une après-midi chaise longue, thé, bouquin et chocolat, le tout au soleil qui réchauffe / Lire une romance érotique plus que prenante et très bien fichue / Emmener ses élèves au théâtre / Voir un spectacle qui vous replonge directement 17 ans en arrière, un soir de 1998, dans un théâtre parisien / Avoir une pensée pour tous ceux qui étaient là, la TLA dans la place! / Voir les élèves vibrer autant que leur prof / Y'en a qui pensent qu'avoir un blog c'est dépassé... OMG... se sentir vieille d'un coup / Retrouver son auteur préféré et dévorer son dernier roman / Savoir qu'il n'y a pas que les blondes qui peuvent faire des gaffes et tenir sa petite vengeance perso, non mais! / Quand les vacances riment avec amis, qu'ils soient près ou viennent de loin, qu'on puisse les embrasser ou juste entendre leur voix au téléphone, quand on peut tenter d'en consoler certains / "Tous les oiseaux du Brésiiiil", ça y est, j'ai vu "Rio" / Se faire spoiler un dessin animé par un gamin de six ans! / Adorer ses réparties et ce qu'il demande pour son anniversaire / Tel père, tel fils, comme on dit / Regarder Arrow, Scandal et se la péter grave!!!!! / Quand une sensation qu'on croyait disparue revient comme un coup de fouet / Ne pas flipper et tenter de rester rationnelle / Une virée shopping express / Plein de billets ici / Sécher sur la prochaine photo du lundi... / La mutuelle enseignante ou la quatrième dimension / Une grosse crève qui a visiblement plus de conséquences que prévu / Aucune envie de retourner bosser lundi / Un week-end pour remettre le nez dans les cours mais aussi profiter encore un peu des vacances / Un tag sympa / Pourquoi il neige partout en France et pas ici? / Quand on en vient à aimer les insomnies / Une lecture coup de poing, bouleversante / Se dire que la route n'est jamais droite et toute tracée... 


lundi 23 février 2015

Déjouer le piège (Une photo, quelques mots #30)


@Romaric Cazaux

Combien de temps vont-ils rester plantés là? Se peut-il que l'un d'eux ait déjà donné l'alerte?

A leur allure bonhomme et bedonnante, on croirait qu'il n'a rien à craindre d'eux. Quatre véritables clichés de mangeurs de donuts, c'est tout ce qu'ils sont.
Et pourtant... 

Chris les observe depuis la fenêtre de la banque. 

Il pensait que ce serait facile. Il avait même rassuré Max, pour qui ce coup était un galop d'essai :
"T'as déjà fait la queue au bureau de tabac pour acheter des clopes? Ben, c'est pareil, sauf que là, on prend de l'oseille, c'est la seule différence ; tu demandes gentiment et surtout tu fais bien gaffe à buter personne. Ton calibre, il doit juste servir à ce qu'on te serve plus rapidement."

Il était entré le premier, avait fait la queue jusqu'au guichet numéro 2, celui où officiait toujours la blonde mignonne à qui il avait fait du gringue, le jour où il était venu ouvrir son faux compte pour repérer les lieux. C'est elle qui lui filerait le fric, et imaginer ses yeux suppliants et apeurés le rendait déjà fou d'excitation. Peut-être même qu'il l'embarquerait avec eux, après... histoire de prolonger le plaisir encore un peu.
Max était entré après, se postant, lui, au guichet numéro 5, près de la fenêtre, d'où il avait une vue imprenable sur la rue. C'était son job, surveiller les alentours.

Mais au moment fatidique, Max a paniqué. L'agent au guichet a vu son arme, a tenté une manœuvre pour activer l'alarme, mais Max lui a collé le flingue sur la tempe, tremblant comme une feuille. 
Alors une cliente a hurlé. 
Max a sursauté. 
La gâchette a cédé, libérant une balle presque aussi silencieuse que le bouchon d'une bonne bouteille qu'on ouvre. 
Le corps de l'agent et l'arme de Max sont tombés en même temps. 

Avant même que Chris ait pu faire son numéro, criant au hold up, provoquant la terreur et les cris des clients - c'était, en vérité, ce qui lui procurait le plus de plaisir - tout était déjà fini. 


Ils sont quatre. 
Que savent-ils déjà de la situation?  
Ont-ils entendu la détonation, les cris?
Bientôt, la rue grouillera d'uniformes.

Alors il ramasse l'arme de Max, la pointe en direction des policiers et tire. Quatre coups suffisent. Il ne rate jamais sa cible, même lointaine, même mouvante.


Déjà, il entend les sirènes au loin. 
Sans un regard pour Max, effondré auprès de sa victime, il lui remet l'arme dans les mains. 
Puis il gagne calmement la sortie qui donne sur l'arrière du bâtiment. 
Il contourne l'immeuble d'un pas tranquille. 

Au moment où il s'apprête à rejoindre la rue principale, une femme portant un brassard de police l'interpelle : 
- Monsieur, s'il vous plait, vous ne pouvez pas passer. Veuillez vous éloigner du périmètre de sécurité."

Chris obéit sagement, non sans avoir gratifié la jeune femme de son sourire charmeur. 




A deux jours près, il y a un an, je me lançais dans l'aventure de cet atelier. Sur une photo de Kot, particulièrement touchante, d'un homme dans une laverie. 
Si on m'avait dit à ce moment-là que j'y prendrais autant de plaisir, que 29 autres textes suivraient et qu'il y aurait même une romance-feuilleton à suivre, j'aurais bien ri. 
Mais voilà, ma 30e participation est bouclée, et j'ai une seule certitude, celle d'être encore là lundi prochain. 
Merci Leiloona pour ce précieux rendez-vous.

vendredi 20 février 2015

Humeur légère!


Parce que parvenir à sauver une plante qui n'en menait pas large il y a quelques temps, ça relève du miracle! 



Parce qu'une bonne surprise dans sa BAL, c'est chouette



Parce que tomber sur des rediff' de Grey's Anatomy à la téloche et revoir tous ces personnages morts ou partis, ça promet une fin d'aprem glande sur le canapé.  



Parce que discuter, même quelques minutes au téléphone avec une copine, qui vous écoute parler des mecs dans le rayon des Kinder Délice, une paire de Charentaises dans son caddie, ça n'a pas de prix.

Bref, c'est les vacances et c'est une chouette journée... 

Et en plus, j'ai bouclé mon billet du lundi. Oui, déjà. Incroyable. Peut-être même qu'il va neiger. 

mercredi 18 février 2015

Je suis un dragon, Martin Page

" On s'habitue à être surhumain, et très vite on comprend que ce n'est qu'une des multiples façons que la vie a trouvées pour nous dire qu'on est un inadapté. "


L'histoire : Margot est une jeune orpheline au lourd passé, placée en foyer, qui peine à se sentir bien dans notre monde. Timide, toujours en décalage, elle a  l'impression de ne pas être à sa place. Au collège, victime un jour d'une agression qui la bouleverse, Margot voit se révéler sa vraie nature, celle d'une jeune fille avec des pouvoirs étonnants. Dès que ses pouvoirs sont révélés, la vie de Margot ne lui appartient plus. 













Mon avis : si je vous dis que j'ai aimé, cela vous surprend-il? 
Ben non... forcément. Martin Page me séduit à chaque fois. 
Cette histoire, bien différente des précédentes, garde cependant la trace de cette écriture poétique, décalée, si drôle, que je me suis laissé embarquer comme à chaque fois. Il a vraiment l'art de décrire les situations les plus fantasques avec un réalisme plus que crédible. 

La première partie est celle qui m'a le plus émue. Le roman commence pourtant de manière très brutale, avec le récit d'une première mort assez violente et celui de l'enfance de Margot. Si cela m'a étonnée, cela m'a aussi donné envie de continuer ma lecture. 
Après un tel départ, on ne peut s'empêcher d'avoir de la tendresse pour la petite Margot, si attachante, mais si différente... La petite fille grandit en essayant de se fondre dans le décor, en trouvant un réconfort dans le dessin. Elle dessine des dragons. L'école et la vie malmènent l'enfant, jusqu'à ce fameux jour, au collège : Margot doit faire face à trois adolescents qui tentent de la rudoyer. 
A ce moment-là, Margot explose et libère sa colère d'une manière fort surprenante. La jeune fille se découvre des supers pouvoirs qui mettent ses adversaires au tapis. C'est un vrai carnage, digne des meilleurs films d'horreur. 
C'est dire si cette première partie est violente! 

L'histoire de Margot évolue ensuite, de manière plus rapide. Comment expliquer cette scène qui a fait trois victimes? Comment expliquer les pouvoirs de Margot? Peut-on imaginer s'en servir? 
Cette jeune fille surhumaine, invincible devient source de convoitise, et Margot se retrouve au milieu de gens qui l'enferment sous prétexte de la protéger, qui lui font subir toutes sortes d'examens et d'analyses, pour mieux tenter de percer l'origine de ses pouvoirs. 
Ainsi, aux côtés de Margot, Martin Page imagine une galerie de personnages du plus détestable au plus émouvant. Du médecin limite psychopathe aux "parents de substitution" de Margot, le microcosme dans lequel le lecteur évolue a de quoi dérouter. 

Lorsque Margot commet un nouvel impair provoquant d'autres morts, ses "protecteurs" lui proposent de se racheter. En effet, grâce à ses pouvoirs, Margot peut accomplir de grandes choses, sauver des milliers de vies. 
Margot se retrouve alors transformée en super-héroïne, panoplie et cape comprises, et parcourt le monde pour accomplir ses "missions". 
Tout le monde parle d'elle, la presse l'encense ; sous le nom de Dragongirl, Margot devient une icône, idolâtrée par des fans qui la vénèrent. 
Mais Margot n'est qu'une ado, et elle grandit. Soudain, son mode de vie ne lui semble plus si féerique, si enviable. Tant d'enjeux (politiques, financiers, médiatiques) reportés sur sa seule personne, si puissante soit elle, commencent à lui peser. 
Margot va devoir décider de la suite, décider de la vie d'adulte qu'elle veut mener. 
Dans cette partie, les scènes se succèdent très rapidement, ce qui m'a un peu gênée, car cela les rend un peu moins crédibles, à mon sens. 


Même si ce n'est pas un vrai coup de cœur (en tous cas parmi tout ce que j'ai lu de l'auteur), ce roman est une jolie lecture sur le passage à l'âge adulte, récit d'une vie malmenée, mais aussi une fable moderne sur notre société, ses travers et des dérives, empruntant quelques codes, savamment détournés, à l'univers de la fantasy. Les situations sont terriblement surréalistes, mais l'art de Martin Page, c'est de rendre tout cela parfaitement crédible.
Son écriture se révèle toujours aussi caustique, drôle et sensible. Mention spéciale pour la scène avec Sean, délirante et diablement vengeresse... mais tellement drôle que ça fait du bien.
 

samedi 14 février 2015

Avis de tempête, Angela Morelli

Happy Valentine's Day!!!!!!!!


Quoi de mieux qu'une chouette romance pour célébrer ce jour? 
Et si en plus, on partage cette lecture commune avec les copines blogueuses, alors là, c'est le pied. 


 
Voici donc la première nouvelle d'une série de sept récits, tous publiés chez HQN et disponibles en format numérique. 

L'histoire : Candice débarque au Québec pour aller voir sa cousine. Problème n°1 : l'aéroport va fermer et sa cousine est introuvable. Problème n°2 : Candice est vêtue d'une jupe courte et d'un blouson pas vraiment en adéquation avec les températures extérieures. Problème n°3 : il y a bien un homme qui lui vient en aide mais elle ne comprend strictement rien à ce qu'il dit. Autant dire que le séjour de Candice au pays de l'hiver commence bien... 









Mon avis : L'avantage des nouvelles, c'est que cela se lit vite. L'inconvénient, c'est qu'il n'y en a jamais assez. Enfin, ça dépend. 
Mais clairement, là, je serais bien restée au chaud devant la cheminée plus longtemps... surtout si c'est en aussi bonne compagnie que Candice... bref... 

Angela Morelli réussit l'exploit de réunir dans une même nouvelle plusieurs éléments qui me font rêver, voire fantasmer. Ouais, rien que ça. 
D'abord, le Québec que je désespère d'aller voir un jour, ses paysages enneigés et ses hivers à - 30 ; ensuite, un héros qui se prénomme Martin, prénom que je surkiffe, au point de le placer en haut de la liste des prénoms de mes futurs amants enfants ; enfin, une scène mêlant une cheminée, une énorme couverture et un matelas... et soudain tout un tas de possibilités apparaissent dans mon esprit.
Cette nouvelle est également pleine d'humour, il n'y a qu'à voir les situations embarrassantes dans lesquelles se fiche Candice, mais dont elle sort toujours si ce n'est avec grâce, au moins avec dignité. Dès le départ, la scène de l'atterrissage est hilarante, et les dialogues québécois sont savoureux. L'écriture d'Angela Morelli est fraîche et drôle, en fait. 

Et puis il y a Martin : Martin qui conduit des avions, porte cette nouvelle Cendrillon qui a perdu sa botte, Martin qui fait du feu, trouve à manger dans les placards d'une maison vide, Martin qui semble plus que doué pour les massages... *soupirs*
Dis, Angela Morelli, après Nicolas, Samuel et maintenant Martin, t'en as encore beaucoup, des comme eux? S'il te reste un autre homme idéal en stock, je suis preneuse. Si en plus il sait préparer les mojitos, alors là ce serait parfait...

Martin et Candice vont donc passer une nuit ensemble, dans la maison vide de la tante de Martin. Le feu de cheminée et les températures glaciales invitent au rapprochement et aux confidences. Les protagonistes font connaissance, c'est simple, naturel, et spontané. J'ai souri en lisant "Mon jeu, mes règles", petite phrase déjà lue ailleurs... 
J'ai aimé la tendresse de la nuit passée dans les bras l'un de l'autre, sans rien de plus. 

Avec l'arrivée de la cousine de Candice (j'avoue l'avoir un peu maudite, sur le moment, de venir briser ce tête à tête hors du temps), les héros se quittent pour un petit moment seulement, avant de se retrouver pour un happy end prometteur. 

Tout comme j'avais dévoré L'homme idéal (en mieux) - qui vient de sortir en version papier, si vous ne l'avez pas encore!-, je me suis laissée porter par cette nouvelle au charme léger et émouvant. Mon petit coeur de bisounours a littéralement craqué. 
Bref, une nouvelle que je vous recommande chaudement, à déguster sous la couette, ou sous les couvertures, devant la cheminée, en vous faisant masser... oui, bon, faites comme vous voulez, mais lisez-la. 
Même, lisez les remerciements, vous y apprendrez plein de trucs sur l'écriture de cette nouvelle!

Je partage aujourd'hui cette lecture commune avec mes -presque toutes- "blondes" préférées, comme dirait Martin, Stéphie, Noukette, et Leiloona! Sans oublier la brune Laurie!


Suivront prochainement les chroniques des autres nouvelles de la série lancée par HQN pour la Saint-Valentin.

mercredi 11 février 2015

Une tournée qui porte bien son nom : comment mettre le feu (d'artifice) à un concert

Grâce à Laurie, on peut sauver son dimanche et même tout son week-end.

Samedi, le mien a été plus que sauvé, d'abord par une séance shopping express, puis par une soirée musicale et énergique!!

Après avoir attendu cinq ans son nouvel album (qu'est-ce que c'était long! mais plus c'est long... Oui, mais en fait, là, non), j'ai guetté le démarrage de la tournée de Calogero, pour m'offrir une place pour un 4e concert en sa compagnie. Gniiiiiiiiiiiii!

Mais d'abord, il a fallu se mettre en condition. Une petite révision des chansons phares était nécessaire, non pas que je les ai oubliées (je connais tout par coeur, j'fais même des duos avec lui... dans ma voiture) mais parce que j'aime bien imaginer quels titres pourrait avoir choisi le chanteur, pour cette nouvelle tournée.
 
J'ai donc passé mes trajets quotidiens avec Au milieu des autres, le premier album solo de Calo, et même avec un album des Charts! (oui, bon... plus personne ne connait les Charts... admettons.).
Sur l'ordi, L'embellie, Pomme C et Les feux d'artifice m'ont accompagnée toute la semaine.
Enfin, sur le trajet vers la ville du concert (au si drôle de nom, dira l'artiste...), j'ai retrouvé Calogero et 3.




C'est que Calogero et moi, c'est une vieille et longue histoire, qui a débuté dans une petite salle limougeaude, perdue au milieu d'une zone industrielle, il y a maintenant plus de quinze ans. 
C'était sa première tournée solo, pour l'album Au milieu des autres, nous étions à peine 500 dans la salle. Déjà, les mélodies de "Prendre l'air" ou "De cendres et de terre" s'imposaient doucement. J'aimais la voix et les compositions faites pour d'autres artistes (Obispo, Pagny et Fiori, notamment). J'ai ce jour-là découvert un mec généreux sur scène, et un show génial (et un guitariste qui me balance le nom de l'hôtel où ils dorment... mais la copine avec qui j'étais venue n'a pas voulu suivre... on n'est plus copine depuis, mais ça n'a rien à voir...).
Quelques années plus tard, il est revenu, pour un concert en plein air cette fois. C'était en Juin 2003, et sur les ondes, on n'entendait que "En apesanteur" et "Prendre racine" (même qu'il y avait Kyo, aussi, à ce concert...).
Un an après, avec un public déjà acquis à sa cause, il a rempli le Palais des Sports. Il a même demandé qui se souvenait de son premier concert et qui y était, concluant par un "On était bien moins nombreux, ce soir-là!". C'était en 2004 et sur les ondes, on n'entendait que "Face à la mer" et "Si seulement je pouvais lui manquer". 
Il m'aura donc fallu attendre dix ans avant de le retrouver sur une scène, périgourdine, cette fois! 

Force est de constater que l'engouement du public pour l'artiste n'a pas faibli. Une salle comble, environ 6500 personnes pour l'accueillir (et une nana qui gâche ma photo).  Impressionnant.


Heureusement, j'étais descendue avant l'arrivée de cette foule faire une bise à trois amis courageux qui affrontaient la fosse, debout (ou comment se faire repérer par un vigile qui vous demande si vous allez sauter par dessus la rambarde... ahem).

A 20h précises, le spectacle démarre, par une jolie prestation d'un auteur compositeur interprète, Christophe Cirillo, qui compose des textes pour Calo, mais qui a aussi écrit le texte du titre "Les murs porteurs" pour Florent Pagny. Les textes et les mélodies sont sympathiques, mais je reste un peu sur ma faim pour la voix. 

Vers 20h45, après avoir aperçu deux têtes connues juste derrière moi et entamé une discussion rigolote à propos d'un autre spectacle se déroulant le même soir (oui, Mika, on s'est dit que t'allais passer une moins belle soirée, du coup), les premières notes résonnent. 

Calogero démarre avec "Fidèle", premier titre de son dernier opus, Les Feux d'artifice. La mélodie rythmée donne le ton. L'artiste apparait, en ombre, en hauteur, avec deux musiciens. 
La mise en scène du spectacle est originale mais assez simple. Sur scène, un système d'escaliers façon échafaudage permet à Calogero de chanter soit au plus près du public, soit sur une plateforme en hauteur, là où le piano a trouvé sa place. 

(photo pourrie de Calo en tout petit)

Le show est assez spectaculaire, rythmé par des reprises rock de plusieurs de ses titres célèbres, agrémentés de jeux de lumière impressionnants, et de quelques images sur un écran au fond de la scène. 
Ainsi, pendant plus de deux heures, l'artiste enflammera la salle en interprétant ses chansons phares : "Pomme C" (album éponyme), "Aussi libre que moi", "En apesanteur", "Prendre racine" (album Calogero), "Face à la mer", "Si seulement je pouvais lui manquer" (album 3), "C'est dit", "La fin de la fin du monde" (album L'embellie)... 
Le public redécouvre aussi "La bourgeoisie des sensations", "Le passage des cyclones", et la sublime "Yalla" en rappel. 
Calogero choisit également d'interpréter "Le soldat", chanson écrite et composée pour l'album Vieillir avec toi, de Florent Pagny (album magnifique au demeurant), et, plus surprenant -mais carrément de circonstance un mois tout pile après les horreurs que l'on sait-, une chanson méconnue du grand public, "Drôle d'animal", écrite par Zazie (qui a composé l'intégralité de l'album Pomme C), chanson sur la bêtise et la folie humaine. 
Evidemment, le concert est en majorité réservé aux chansons du sixième opus de l'artiste, Les Feux d'artifice. Le public applaudit "Un jour au mauvais endroit" et "Le portrait", les deux singles extraits de l'album. 
Je préfère écouter "Avant toi" (qu'il dédie à sa chérie, elle en a de la chance, Marie Bastide), "Le monde moderne", "Elle me manque déjà", "J'ai le droit aussi", "Les feux d'artifice", "L'éclipse" et "Conduire en Angleterre", chanson que tous les gauchers de la terre devraient écouter!!! Enfin, quelqu'un comprend la galère que c'est, d'"être gauche", et de "passer pour un manche" (merci Calo, et pour le thé avec une gauchère et tout le reste, ben on fait comme on a dit, tu m'appelles). 

Beaucoup d'humour, mais aussi beaucoup d'émotions jalonnent ce spectacle. 
Je suis encore une fois sous le charme de l'univers de Calogero, de son sens de la mélodie et du rythme et de sa voix particulière. 
Sur scène, il ne s'économise pas, se donne à fond, saute partout (il danse aussi. On en parle? Ou pas). Sa générosité est partagée par son public qui la lui rend bien, si on en juge par les paroles de "Si seulement je pouvais lui manquer" reprises par la salle entière lors du rappel.

Calogero a donc mis le feu au Palio samedi, dans une ambiance chaleureuse et électrique, face à un public survolté.

Verdict, donc : C'était trop bien!!!! Maintenant je jure sur mes boucles d'oreilles préférées et mes Camper grises (et Dieu seul sait quel culte je voue à cette paire de shoes) de ne pas attendre encore dix ans pour revenir le voir. 


Je voulais joindre une petite vidéo du concert, pour bien conclure ce billet mais bon :
1. Mes vidéos sont pourries (à l'image de la photo)
2. Elles sont trop "lourdes" pour être transférées (c'est blogger qui le dit)
3. On entend en écho une nana (mais c'est qui l'hystérique? lol) chanter (je ne peux décemment pas vous infliger ça)

lundi 9 février 2015

Sale journée

 © Romaric Cazaux

Solidement planté dans ses chaussures à crampon et accroché à son parapluie, Serge démarra la corvée de la journée. Déneiger l'entrée de sa boutique.

D'un regard, il fit le tour de la rue. Des voitures au pas, de rares passants. 
Tu m'étonnes. Qui sortirait par ce temps? 

Dès son réveil, il avait senti que cette journée serait pourrie. Il n'avait pas été réveillée par le bus aux freins grinçants dont l'arrêt était juste en contrebas de sa fenêtre. Le silence pesait, il n'avait perçu aucun bruit de l'extérieur, comme si son appartement avait mystérieusement été enveloppé dans un nuage de coton. 
La radio qui s'était déclenchée quelques minutes après avait confirmé ses soupçons. La neige tant attendue avait envahi la région, déballant son lot de problèmes : circulation perturbée, chaussées glissantes, et conseils de limiter ses déplacements. 

Tant attendue... mon cul! Et merde...
En soupirant, il poussa le balai pour dégager quelques centimètres de trottoir. Il revoyait déjà le goudron. Cette vision l'apaisa.
Saleté de neige... on s'extasie cinq minutes, et ensuite tout disparait, laissant sur les trottoirs une boue grise et sale. 
Deux gamins surexcités crièrent sur le trottoir d'en face, se ruant sur les tas de poudreuse, déjà entassés par les commerçants voisins, pour confectionner des boules de neige et se les envoyer en riant.
Il détestait la neige, mais il abhorrait encore davantage les mioches qui adoraient ça. Le premier qui passera sur son trottoir pour détruire son ouvrage, il lui balancera un croche-pied, c'est sûr. Et ce sera bien fait. Ca lui apprendra à manquer l'école.

En voilà une au moins qui n'a pas peur, songea Serge, en avisant une passante qui approchait d'un bon pas. 

-"Bonjour, le salua-t-elle, belle journée, n'est-ce pas? C'est si beau, si blanc."

Serge ne répondit pas. 
Connasse... 


mardi 3 février 2015

Il faut jouir, Edith, Alain Bonnand

En ce premier mardi frigorifique, voilà de quoi nous réchauffer. Merci Stéphie

L'histoire : Edith, téléprospectrice, appelle Henri pour lui vendre une station de purification de l'eau. Lui n'est pas intéressé mais ne raccroche pas pour autant. Il se lance dans une conversation qui tourne vite à la drague, avant de demander à Edith son adresse pour lui envoyer son nouveau livre. De coups de fils en rendez-vous cachés, en passant par des lettres enflammées, Edith et Henri vont démarrer une histoire délicieusement excitante et hors du commun.











Mon avis : Ben dis donc, et dire que moi je raccroche quand je tombe sur un appel d'un téléprospecteur... Oup's! Visiblement je rate des trucs! 

Ce roman est une petite merveille de sensualité, d'érotisme et de perversité. 
D'abord, c'est la situation des personnages qui est plaisante. Henri est écrivain, et Edith est mère de famille et vend des produits par téléphone. Un couple banal, tout ce qu'il y a de plus normal. C'est rassurant tout de même de se dire qu'il existe encore des romans érotiques dans lesquels le mec n'est pas beau à tomber par terre, riche et puissant, et la nana pas une pauvre fille délurée et crétine. 
Je crois justement que c'est cette normalité qui fait qu'on se prend à leur jeu si soudainement. Il n'y a pas d'arnaque, pas d'atermoiements, pas de rebondissements délirants, et pas de Happy End. 

Leur échange commence par téléphone, puis par courrier. Avant de se rencontrer, Henri et Edith ont donc déjà évoqué leurs fantasmes, testé leur résistance et attisé leur désir. 
Edith cherche à pimenter son quotidien, Henri s'est donné pour mission de la faire jouir à tout prix. 
Les dialogues sont piquants même drôles, crus sans jamais être vulgaires, les lettres sont osées, si bien qu'on a chaud d'un coup, à entrer comme ça dans le vif de leur intimité. Ce roman pique votre curiosité, réveille votre instinct de séduction, vous donne des envies d'expériences inédites...

Mais Henri maîtrise, il sait ce qu'il veut, ce qu'il fait et parvient à amener Edith à elle-même provoquer Henri, chercher et attendre la rencontre.
Pour lui, tout cela n'est qu'un jeu, une façon de tromper l'ennui peut-être, et un rien pervers, en atteste ses conversations avec une collègue d'Edith. Un peu salaud? Oui, peut-être mais c'est le jeu, hein...
Le jeu dure quelques mois et se termine d'une façon aussi abrupte qu'il a commencé. En toute logique, on n'attendait pas autre chose.
Ce roman qui se dévore d'une traite et se lit très vite est une sorte de parenthèse qui vient vous surprendre dans la routine quotidienne. Ce roman fait du bien et promet une belle surprise parmi toutes les niaiseries éditées dans le même genre. 

A lire sous la couette, "en cachette"!

C'était ma participation au rendez-vous coquin de Stéphie : Le premier mardi, c'est permis.

dimanche 1 février 2015

C'est fini (Une photo, quelques mots, 28e)

© Kot
 © Kot

La nuit tombe. C'est fini.
Le ciel porte encore les stigmates de la violente tempête qui a fait rage. 
Il est encombré de nuages noirs qui pèsent sur le port et l'asphyxient. 
Le vent s'est calmé, le silence a envahi la rade et maintenant la mer n'est plus en colère. 
Plus une vague pour faire vaciller les lumières des chalutiers. Pour donner l'espoir d'un peu de vie, encore...

Seuls deux bateaux de pêcheurs sont rentrés. C'est fini. 
Ils ont raconté la mer déchainée, les vagues immenses et les creux de plusieurs mètres. 
Je n'ai pas écouté.  
Des heures durant, j'ai guetté sur ce banc le retour de L'espérance et de son équipage.

L'air est encore lourd, et demain le soleil éclatant effacera les dernières traces de l'orage. 
Je frissonne. 
Je pense à Marc m'embrassant à l'aube, à sa façon de se glisser hors du lit sans me réveiller, à ma supplique engluée de sommeil pour le retenir, à son doux rire moqueur mais fier : "Il faut bien que je ramène de quoi nous nourrir. Tu manges pour deux, maintenant, c'est que ça me donne du travail!"

Mes jambes tremblent et ne me soutiennent plus. 
Mon sang s'est figé, glaçant chaque partie de mon corps. 
C'est fini, il ne reviendra plus.  



Une fois n'est pas coutume, un billet qui change de l'humeur bisounours des précédents. 
28e participation à l'atelier de Leiloona!