mardi 30 juin 2015

Moi après mois, my June

Les grosses chaleurs / Les dernières heures de cours, dehors / "Mais qu'est-ce que ça veut dire quoi?" / Un bus, trois profs, cinq gosses, six heures de trajet / Un méga coup de frein qui les fait tous taire / Quand ils comprennent qu'il ne faut pas jouer au blind test musical avec moi / Chanter les Fréro Delavega à fond / Celle qui est aussi blonde que moi / Un hôtel, une carte d'accès sans numéro et un couloir de cinq chambres : "merde, c'est laquelle la notre?" / Prier pour ne trouver personne dans son lit / Fou-rire mémorable / Paris, Bercy village, ses cocktails / Paris, son périph', ses autoroutes et leurs accès fermés / Put*** de merde, on n'est pas couché / Course en cours : finale nationale, c'est parti... mais sous la pluie / Nos gars qui se font draguer par les équipes de filles / Un passage remarqué / "Sarah, si tu veux crier ta joie, préviens-moi, mes tympans se sont assez mal remis de l'an dernier" / Du foie gras qui a du succès, une belle chanson en occitan, des cadeaux à gogo / Une 4e place méritée / Notre Cabrel à nous / Quatre profs et un photomaton / Aux Champs Elysées, pa la, pa pa la... / Un dessert de star / Paris-Orléans : les p'tits s'écroulent de fatigue et nous on a la paix / Seconde courte nuit d'hôtel / Trajet du retour, les pieds sur le tableau de bord / Présider son conseil de classe en mode pilotage automatique / Choc thermique assuré / Des soirées en terrasse, sans gilet et sans frisonner, le pied / Une soirée ciné pleine de surprises / La joie des corrections dématérialisées des copies de BTS / GOT, saison 5, épisode 8 = cauchemars assurés / Un soin du visage trop parfait / Quand une ancienne élève te masse / De nouveaux produits qui donnent envie de prendre soin de soi / La terreur du papillon de nuit qui s'invite dans ta chambre / Une panne de voiture pour bien démarrer la semaine / Tomber raide dingue in love de ses nouveaux vernis / Chauffagiste, garagiste... le mois des factures imprévues / GOT, saison 5, épisode 10 : mais, mais, mais... POURQUOI????? George Raymond Richard Martin, là, je vous déteste / Les joies de la chaise longue en terrasse / Une bien belle journée avec ma poulette, ça faisait longtemps / De la difficulté du métier d'esthéticienne ou les débats hautement philosophiques du samedi après-midi / Sous le charme des Nuits Parait-il / Christophe entre filles / Réserver dans la foulée une place pour un concert / Rencontrer une nouvelle collègue / Se taper des barres avec les photos des cartes d'identité des candidats du Bac... bad prof / Un repas entre filles, toujours aussi agréable / Avoir fini les dernières saisons de GOT, Arrow, Scandal, Once upon a time et se sentir totalement perdue : mais que regarder, maintenant? / Un restau, deux piques niques et les oraux passent plus vite / Des verres en terrasse, encore / Celui qui n'en finit pas de me surprendre, mais pas vraiment dans le bon sens / Mon kinou couvert de boutons, maudite varicelle / Le mariage d'une fille que j'aime / Participer à des concours bloguesques / Quand tenir une conversation téléphonique avec Stéphie relève du défi / Celle qui m'envoie un mail qui vaut tous les mercis du monde / Quand jardinage rime avec bronzage / S'apercevoir que ça fait des semaines qu'on n'a pas joué à candy crush / Une petite pépite livresque / 


C'était mon mois après mois, d'après une chouette idée de Moka.

dimanche 28 juin 2015

Sauvez votre dimanche # 18

Sauver un week-end de corrections de copies de Bac, mission impossible? 

Eh bien non!! 
Je m'en vais vous prouver le contraire. 
Et c'est grâce à Laurie

D'abord, on peut participer à un jeu concours, organisé par Stéphie, pour essayer de remporter un superbe bracelet "menottes". 

 Bracelet1

J'adore vraiment, il est à la fois coquin et élégant. 
C'est une création de La souris perlée
Rendez-vous chez Stéphie pour les modalités de participation.

Ensuite, on peut s'adonner à son addiction favorite : les séries. Et ça donne : 
- visionnage du dernier épisode de la dernière saison de Once upon a time
- visionnage de plusieurs épisodes de la saison 1 de Rome : déjà deux, mais la soirée n'est pas finie. 

Enfin, on peut surtout avoir une pensée émue pour une ancienne élève devenue une jolie jeune femme, pour laquelle ce week-end est devenu le plus beau jour de sa vie. 
Ma Camille, ma pitchoune, te voilà mariée. 
J'ai pensé fort à toi hier, et j'aurais tant aimé être là.
Ce fut, j'en suis sûre, une très belle journée riche en émotions.  
J'aurais sûrement ruiné de mes larmes mon maquillage et le tien en te voyant dans ta belle robe... et en te serrant dans mes bras... 
Je te souhaite vraiment beaucoup de bonheur, parce que tu le mérites.

lundi 22 juin 2015

Rencontre d'un autre type... (Une photo, quelques mots # 43e)



 @Marion Pluss

Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe? 
A peine 30 secondes pour sortir de la rame et gagner la sortie, et le double pour monter un putain d'escalier? 
Ses doigts pianotant d'impatience sur la rampe, Célia se hissa sur la pointe des pieds. De la dernière marche de l'escalier, tout se qu'elle pouvait voir, c'était deux silhouettes - plutôt vieilles, les silhouettes, à en juger par leur allure - qui freinaient à elles deux la progression du flux des voyageurs. 

Allez, papi, s'te plait, aide mamie à grimper, qu'on n'y passe pas la journée... 
Célia détestait tout ce qui paraissait avoir dépassé la date de péremption. Fringues, portable, mobilier, petits amis... tout chez Célia subissait le même sort. Elle se lassait vite et n'avait pas de temps à perdre. Il lui fallait du neuf, tout le temps.
Elle méprisait le reste. 
La vue du chignon de "Madame-j'avance-à-la-vitesse-d'un-escargot" lui tira une moue de dégoût. Comment pouvait-on encore porter un truc pareil dans les cheveux? Ces gens sortaient tout droit d'une dimension parallèle et avaient été catapultés en 2015 dans le métro parisien dont ils tentaient péniblement de sortir! 

Eh, mamie, l'heure de pointe, ça te parle? T'avais qu'à sortir avant. Ah non, pardon, le plan canicule, tout ça... 
Agacée, Célia retira les écouteurs qui braillaient dans ses oreilles. 
Elle lâcha la rampe, se déporta sur la gauche, pour contourner le couple, comme le faisaient tous les voyageurs devant elle. 
Certains, plus perspicaces qu'elle, avaient anticipé ; ils se faufilaient et longeaient le mur depuis le bas de l'escalier jusqu'en haut, espérant atteindre la terre ferme plus rapidement. 
Au moment où Célia atteignait les dernières marches, elle sentit qu'on la bousculait et qu'on la tirait en arrière. 

Mais qu'est-ce que... 
Elle fut déséquilibrée, ses talons de 12 cm ne permettant pas ce genre d'acrobatie. 
En une fraction de seconde, elle fut projetée à terre, et, tandis qu'elle avançait les mains pour amortir la chute, on lui arracha vivement son sac. 

Putain de merde! Aïe... 
Célia ne se releva pas tout de suite. Elle était un peu sonnée. 
- "Oh mon dieu, Mademoiselle, vous allez bien?" 
- "Au voleur, au voleur, arrêtez-le!"
Elle leva la tête et découvrit le papi qu'elle maudissait quelques minutes plus tôt, penché sur elle, s'assurant qu'elle n'avait rien de cassé. Sa femme, elle, s'époumonait à s'en décoiffer le chignon, pour que quelqu'un poursuive le voleur. 

Mais, des autres voyageurs, aucun ne s'arrêta. Chacun passait son chemin, évitant de baisser les yeux, comme si rien n'était arrivé. 



Rêver de ce que l'on va écrire pour l'atelier du lundi, et ne plus s'en souvenir au réveil, c'est ballot... 

Voici tout de même ma participation à l'atelier de Leiloona, "Une photo, quelques mots".

lundi 15 juin 2015

Cendrillon in blue (Une photo, quelques mots, #42e)

@Kot

- Bien. Je vais le répéter une dernière fois. A qui appartiennent ces chaussures?
Silence pesant parmi les quatre individus qui lui faisaient face. 
Le commissaire Pradel s'impatientait. 
Il soupira bruyamment et tenta de se dégourdir les jambes. Trente heures sans dormir, et son corps le lui faisait sentir.

Il avait tiré du lit les cinq - seulement quatre, en fait -  occupants de cette colocation, déterminé à comprendre ce que faisait Anna Duval, une jeune thésarde de 27 ans, dans ce quartier populaire du XXe arrondissement, alors qu'elle était censée travailler toute la soirée avec une amie, à l'autre bout de Paris. 

C'est l'amie qui avait donné l'alerte, la veille. Ne voyant pas Anna arriver et ne parvenant pas à la joindre, Cécile Bolier était rentrée chez elle. Le lendemain matin, elle s'était présentée au commissariat. On lui avait gentiment répondu, avec toute la diplomatie requise, que Mlle Duval était majeure et vaccinée et que rien dans cette histoire ne relevait de la disparition inquiétante. 
Têtue, Cécile était revenue le soir, affirmant être passée chez Anna, que le gardien de son immeuble n'avait pas vue depuis la veille, alors même qu'elle partait la retrouver.  

Jérôme Pradel, la quarantaine élégante, dont le regard perçant profilait instantanément quiconque s'adressait à lui, même sa boulangère, avait reçu Cécile, l'avait écoutée et s'était dit que l'inquiétude la rendait très jolie. 
Il avait passé au peigne fin l'emploi du temps d'Anna Duval, ce qui n'était pas une tâche très ardue, au vu de la monotonie du quotidien de la jeune femme. Il s'était rendu chez elle, en compagnie de Cécile, qui avait ses clés. De là, il avait ordonné le relevé de ses appels et le suivi des opérations de sa carte bleue. 
C'est grâce à cela qu'il avait découvert qu'Anna, au lieu de rejoindre Cécile, avait payé un taxi qui l'avait conduite ici même, dans l'immeuble qu'il venait de boucler. 
Se pouvait-il que ces chaussures soient les siennes? Etrange, ça ne collait pas du tout au profil. Anna était plutôt tailleur strict et jupe au dessous du genou, pas escarpins pour séductrice de fin de soirée... 

Il observa de nouveau les quatre colocataires. Quelque chose clochait. Sûr. Mais quoi?
Une étudiante en droit de 22 ans, un commercial de 38 ans toujours en déplacements, un quadra qui vivait de petits boulots et un ingé son en intérim, voilà qui était atypique. Pradel ne s'en formalisait pas. Après tout, nombreux étaient les habitants de Paris n'ayant pas les moyens de se payer un appart' seuls. 
Pour ne pas laisser la pression retomber, il tenta une autre question : 
- Marc Jamil, le 5e nom sur votre boite aux lettres, il est où? 
Un ronronnement sourd l'interrompit. Le portable de Florent Nevers, le commercial, vibrait dans sa poche. 
- Etéignez-moi ça, bon sang! 
Nevers obéit. Il eut tout de même le temps de lire le sms reçu. De Marc. 

"Bordel, mais c'est quoi ce délire? je me démerde à me débarrasser du corps, et vous n'êtes pas foutu de balancer une paire de godasses?" 


42e participation à l'atelier de Leil, "Une photo, quelques mots". 
J'ai adoré cette photo, même si au début, elle m'a fait penser à ça : 

 

samedi 13 juin 2015

Pourquoi l'eau de mer est salée, et autres contes de Corée

Lecture pittoresque pour pause détente sur chaise longue.






L'histoire : Ce recueil présente une quinzaine de contes très courts, provenant de Corée. Vous apprendrez pourquoi l'eau de mer est salée, pourquoi les grenouilles coassent ou pourquoi on ne peut pas regarder le soleil en face. Vous apprendrez également à vous méfier des crabes, des tigres et des bossus idiots. 










Mon avis : j'ai dévoré ce petit recueil. Entre fables et contes traditionnels, les récits sont une plongée directe dans l'univers merveilleux des légendes coréennes. 
La lecture n'en est que plus dépaysante : les rizières, les rois dragons, les pécheurs se succèdent, sans nous lasser. 
Les courts textes reprennent des topos des contes occidentaux, en les revisitant. Ainsi le loup mangeur des sept chevreaux, qui doit montrer patte blanche devient un tigre affamé, et ce dévoreur de grand-mère doit tout de même répondre aux questions des enfants  : "Mais pourquoi ta main est si raboteuse?", "Parce que j'ai travaillé la terre toute la journée". 
Vous rencontrerez également un démon enfermé dans un flacon, un singe qui mange seul des gâteaux sur un arbre mais qui se fait avoir par un crabe resté en bas... les références sont nombreuses. 
La dimension didactique propre au conte est aussi présente : celui qui ment, vole, triche et n'a pas le cœur pur ne gagne jamais. J'aime aussi que certaines "morales" ne le soient pas tant que cela, à l'image de l'idiot devenu ministre. J'ai beaucoup ri! 
Des récits décalés viennent également se glisser dans le recueil : ainsi on apprend pourquoi la peau des fesses des singes est rouge, lisse et imberbe (le pauvre, quelle souffrance!), pourquoi les chats s'invitent toujours à dormir dans le lit de leurs maitres alors que le chien reste au mieux au pied du lit, au pire à la niche. L'humour coréen est facétieux!
Ma préférence va aux contes qui proposent une explication poétique et enchanteresse à quelques phénomènes insolites : Pourquoi l'eau de mer est salée est un bijou de féérie.

En résumé, une lecture hors du temps, légère, une découverte de récits imaginaires, poétiques et plein de sens. Je me suis évadée, je n'ai pas vu le temps passer. Un régal!

lundi 8 juin 2015

La clef (Une photo, quelques mots #41e)



@Leiloona

Décembre 2007
- "On le met où? Il faut un endroit stratégique, pour qu'on le voit bien. 
- Parce que tu penses repasser souvent devant?
- Non, ça me suffit de savoir qu'il est là."
Mathilde riait de l'euphorie qui grisait Julien. 
Elle avait cédé à sa demande insistante. 
Lui, l'éternel romantique, voulait sceller leur amour par un cadenas qu'ils placeraient ensemble sur ce pont qui en contenait déjà quelques uns. 
Elle, la cartésienne, ne voyait pas vraiment d'intérêt à cette démarche, à part celle de faire comme tout le monde. Mais elle n'avait pas besoin de cette pseudo mascarade symbolique pour savoir que leur amour n'était pas comme les autres. 
Un sourire lumineux creusait les pommettes de Julien, ses yeux brillaient. Le bonheur se lisait sur son visage.
Rien que pour l'image qu'il renvoyait, Mathilde se félicita d'avoir accepté.  

Mai 2015
Le regard de Mathilde engloba successivement la cour carrée du Louvre qui lui faisait face, les boites des bouquinistes, et les péniches des bateaux mouches qui passaient sous ses pieds. Elle tourna lentement le regard vers le Pont Neuf, et la majestueuse Notre Dame qui l'impressionnait toujours autant. Derrière elle passèrent quelques étudiants serrant sous le bras leurs cartons à dessin, pressés de se rendre aux Beaux Arts. 
Lentement, elle s'approcha de la rambarde du Pont et contempla le désastre. 
Comment retrouver ce fichu cadenas parmi tous les autres? 
Elle soupira avant de se traiter d'inconsciente. 
Depuis qu'elle savait que les "cadenas d'amour" allaient être enlevés, elle n'avait eu qu'une idée en tête : retrouver le leur, celui que Julien avait accroché pour eux sept ans plus tôt. 
C'était vraiment n'importe quoi! 
Pourtant, elle se souvenait précisément de l'emplacement que Julien, après une longue réflexion, avait choisi : rambarde face à Notre Dame, second lampadaire,  compter trois noeuds du grillage, vers la droite et vers le bas. 
Elle compta. Des dizaines de cadenas se superposaient à cet endroit-là. Elle ne reconnut pas le leur. 

Pouvait-elle vraiment avoir oublié tout ce qu'ils avaient vécu? 
Depuis ce jour où elle avait plié bagages, incapable de supporter sa culpabilité et sa présence auprès de Julien, elle s'était forcée à oublier. En vain. 
Le jour du cadenas, ils fêtaient leur première année ensemble. Un petit week-end improvisé à Paris, pour l'occasion. Ils étaient fous l'un de l'autre et avaient vécu encore près de deux belles années d'idylle.
Jusqu'au drame. 
Jusqu'à ce jour funeste, cette dispute au sujet de l'invitation de la sœur de Julien, qui tombait mal. Mathilde ne voulait pas y aller, Julien avait insisté. Ils s'étaient disputé. Julien avait alors un peu trop bu toute la soirée, et Mathilde avait pris le volant, se maudissant de ne pas avoir été assez ferme dans son refus d'honorer cette invitation tardive. 
Deux heures de route en pleine nuit, avec la fatigue et en prime un passager éméché qui tirait la tronche. Charmant. 
Une heure plus tard, l'accident se produisait. Un camion au ralenti arrivant en face, une voiture qui s'attaque à le doubler. Le choc fut inévitable. D'une violence inouie. 
Les jours qui suivirent, Mathilde les vécut dans un brouillard épais, assommée par les antalgiques censés calmer la douleur de ses multiples fractures, brouillard entrecoupé de mots terribles : "coma", "paralysie"... 
Julien était dans cet état par sa faute. Mathilde connut alors le calvaire de la culpabilité et de l'impuissance. 
Incapable de faire face, de supporter les regards de reproches des parents de Julien, elle avait choisi la fuite. C'était mieux pour tout le monde. 
Si Julien pouvait se reconstruire, il valait mieux que ce soit sans elle. 

Chassant les terribles pensées qui l'assaillaient, Mathilde se força à se concentrer sur la rambarde du pont. 
Elle se souvint alors qu'après avoir verrouillé le cadenas, ils n'avaient pas voulu jeter la clef dans l'eau, comme la coutume l'exigeait. Ils l'avaient simplement planquée dans un interstice du bois, en riant comme deux gosses.
Mathilde recula de deux pas, et fixa le sol. 

Une voix familière lui parvint soudain, une voix douce, un souffle sur sa nuque, juste derrière elle, tandis qu'une main ouverte lui tendait une petite clef : 
- C'est ça que tu cherches?"


Quarante et unième participation à l'atelier du lundi, de Leiloona de Bric à Book. J'ai adoré écrire à partir de cette photo!

dimanche 7 juin 2015

Moi après mois, my May

Un déménagement pluvieux / Une lecture commune pour la première publication de Stéphie / Frôler l'accident de voiture et se faire bien peur / Une bière en terrasse pour passer un cap / Penser qu'on va passer sa soirée d'anniv' toute seule / Une surprise totalement inattendue et une très bonne soirée finalement / Etre la prem's à passer dans le clan des vieux... mais attendre tranquillement que deux zozos la rejoignent : chacun son heure, les z'amis / Présélections du projet Course en cours : retrouver les collègues choupis de l'IUT / Une équipe qualifiée qui surprend tout le monde / Des oraux blancs crevants / Dernières copies, derniers bulletins, ça sent la fin / Course en cours : Une finale régionale dans un cadre atypique / De nouveau qualifiés pour Paris : surprise totale / Un mojito et son glaçon clignotant : quand tout le bar te regarde / Des aprem corrections en terrasse / Essayer et adopter la pavlova / Le retour du vernis égaré / Un nouveau single attendu longtemps / Première baignade dans la fraicheur de la Dordogne / Jouer les équilibristes au bord de l'eau pendant que d'autres s'étalent dedans... ahem... / Quand les week-ends se prolongent... trop bon / Lancer de patafix sur tableau blanc : gros délire / Finir la saison 4 de Scandal : un truc de dingue / "Cette pièce est bien une tragédie car tout part en cacahouète"... c'est pas faux / Un oncle à l'hosto et une semaine d'inquiétude / Des mails qui énervent / Une tarte au citron-orange qui déchire / Ne plus du tout avoir la tête au boulot / Emmener sa classe à la librairie et voir les élèves trop contents d'acheter des livres / De belles trouvailles et de chouettes discussions avec certains / Se prendre le chou sur la répartition de services / Samuel le cascadeur / Faire écouter à Simon Ace of Base et Corona : voyage dans un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître / Lire tout un tas de belles et surprenantes histoires, sans trouver le temps d'y consacrer un billet / Reprendre goût aux ateliers du lundi / Une discussion animée au téléphone sur l'utilité de faire plus de deux heures de route pour voir quelqu'un dix minutes / Se dire qu'on a des amis formidables / De nouveaux vernis tip top / Etre pleine de bonnes résolutions : sport, repas légers et équilibrés, se coucher tôt / Mais aucune volonté pour les tenir / Séance nostalgie en voiture, vieux tubes à chanter à tue-tête : effet thérapeutique garanti / Se faire plaisir en librairie / Réussir à faire sa déclaration de revenus en ligne... du premier coup / Une petite robe orangée que j'adore déjà /

C'était mon moi après mois, sur une jolie idée de Moka.

mardi 2 juin 2015

Recueil Tabous, collectif, collection Paulette, éditions du 38

Incroyable! 
Le rendez-vous le plus chaud de la blogosphère a déjà 4 ans! 
Quatre ans que Stéphie nous émoustille et nous fait fantasmer en réunissant toujours plus d'adeptes des lectures coquines. 

Je ne pouvais rater ça. 

Et quoi de mieux pour célébrer l'évènement que de lire Mlle Stéphie herself? 
Je vous avais déjà parlé de "Vendredi, 14h", sa première nouvelle publiée dans le recueil "Fantasmes et miroirs", chez les éditions du 38 toujours. 


Cette fois, elle nous présente "Madeleine". 




 L'histoire : Madeleine, 68 ans, se sent un peu seule et beaucoup moins désirable qu'avant. Elle tente de tromper l'ennui en rejoignant un club de danse de salon. De quoi faire de belles rencontres. 

Mon avis : Quel plaisir de retrouver la plume de Stéphie! 
Elle a l'art de camper des personnages attachants. 
Madeleine, malgré son âge, n'a pas encore renoncé à profiter de la vie, et, malgré des complexes à propos de son corps, elle est prête à faire des rencontres. Sauf qu'elle préfère dire à ses proches qu'elle s'inscrit à un club de canevas plutôt qu'à un club de rencontres.
Madeleine, ça pourrait être notre mère, notre tante, n'importe quelle femme qu'on croise dans la rue. Et Stéphie en dresse un portrait simple et crédible. 
Alors, quand Madeleine rencontre Maurice, un homme élégant et bien sous tous rapports, elle a les mêmes hésitations et ressent les mêmes émois que toutes les femmes.
Lorsqu'ils ont l'occasion de faire plus ample connaissance, leur relation prend une toute autre tournure. Stéphie va droit au but, mais fait mouche. On aurait mal compris que les personnages, forts de leur passé et de leur expérience, se tournent autour pendant des pages et des pages comme des jeunes premiers. 
Et l'amour qu'ils font cette fois-là se révèle un acte plein d'émotions et de tendresse. Les tabous sont brisés. Oui, les "vieux" désirent encore et font encore l'amour.
J'ai beaucoup aimé l'approche que donne Stéphie à cette scène, tout en légèreté. C'est différent de tout ce qu'on a pu lire jusque là.  J'ai aimé la lenteur du rapprochement, la lente découverte des corps et le respect que l'un porte à l'autre. 
Ce n'est pas tellement émoustillant, mais c'est très émouvant. 
J'ai passé un très bon moment de lecture.


J'ai eu peu de temps pour moi, ce qui m'a empêchée de lire et de présenter le reste du recueil, mais je sais déjà à quoi ressemblera mon prochain billet du mardi : une nouvelle et un recueil d'écrits pornographiques, qui auront pour point commun l'illustre Boris Vian!

lundi 1 juin 2015

Retrouvailles (Une photo, quelques mots # 40e)


Simon, 
Si tu reçois ce billet, c'est que tout s'est bien passé et que Lily a trouvé un moyen de te le remettre. 
Elle risquait gros, tu sais. 
Pour vendredi soir, j'ai tout organisé. 
Une voiture t'attendra au bout de la rue B***, là où je t'ai vu pour la dernière fois.
Nous y serons toute la nuit. 
Si tu n'es pas là au lever du jour, ça voudra dire que... mais n'y pensons pas. 
Tu réussiras. Tu le dois. Pour nos parents.
J'ai confiance en toi. 

Ton frère qui t'aime et qui a hâte de te serrer dans ses bras. 
Axel. 


Simon acheva sa lecture. Son bras s'affaissa sous le poids de la lettre, si lourde de conséquences. 
Alors comme ça, son frère disait vrai. Il l'a fait. 
Il a organisé son évasion. 
Depuis le jour où il a trouvé le premier billet (glissé par l'infirmière dans la doublure de sa camisole), Simon n'a cessé de douter. Etait-ce possible? 
Il se souvenait parfaitement de ce que le mot disait : "Mon frère, je sais où tu es. On va te sortir de là. Sois patient. Axel."
Lui-même ne savait plus très bien depuis combien de temps il était là. Des semaines? Des mois? 
Ses journées étaient rythmées les réveils brutaux, les médocs qui l'assommaient et les tests médicaux que pratiquaient ces barbares sur lui. 
Ses nuits étaient peuplées de cauchemars, de cris, de coups, de bagarres musclées... il revivait sans cesse le soir de son arrestation, celui qui l'avait conduit ici. 
Le 13 Aout 1961. 
Ce jour-là, un mur immonde s'était dressé au milieu des rues, divisant son pays et déchirant des familles.
Depuis, il vivait là, enfermé, avec pour seul paysage les soixante carreaux du mur d'en face, qui constituaient son unique source de lumière au quotidien.
Il perdait peu à peu la raison et s'enfonçait doucement dans la folie, jusqu'à ce fameux jour... celui de la première lettre de son frère. 

Les lettres, plus ou moins longues, se succédèrent régulièrement, et Simon reprit confiance. Il les lisait, les relisait, mémorisait le moindre mot, la moindre virgule, avant de jeter le papier dans les toilettes. Il avait jugé que c'était plus prudent. 
Patiemment, il attendit. Comme son frère le lui avait dit. 

Simon sursaute et se redresse, en sueur. 
Un bruit l'a réveillé, mais il peine à reprendre ses esprits. 
Il cligne des yeux, gêné, et son bras vient se replier sur son visage. 
Quelqu'un va venir, c'est sûr. Il a peur.
Cette lumière, plus forte que d'habitude, ce n'est pas normal.
Pendant quelques secondes, il retient son souffle, guette. Le silence est revenu.  
Alors il ouvre prudemment les yeux, une fois, deux fois, jusqu'à s'habituer à cette nouvelle configuration des lieux. 
Et soudain, il comprend. 
La porte est ouverte. Elle ne l'est jamais. 
Lui qui a totalement perdu ses repères, à cet instant il sait. 
C'est maintenant ou jamais. 
Aujourd'hui, c'est vendredi. 


Cette porte ouverte m'a rappelé une chanson de Balavoine, "La porte est close", l'histoire de deux frères séparés par le mur. Ce fut mon point de départ.
40e billet pour cet atelier si formidable!! Merci Leiloona de Bric à book pour tous ces bons moments d'écriture.