dimanche 31 janvier 2016

Sauvez votre dimanche # 28

Ce week-end, c'est plutôt le samedi que j'ai sauvé. 
On s'en fout, elle a dit, Laurie
Ok. 

Récit de ma journée au festival de la BD à Angoulême.


 


Samedi 8h30 : départ pour une journée marathon. Fait beau, pas trop froid, j'ai sorti la jupette. Ouais. 




12h45 : Après 2h30 de voyage (dont une heure d'escale pendant laquelle j'ai corrigé deux malheureuses copies mais mangé tout le Toblerone), je foule le sol d'Angoulême, que je connais un peu mais pas assez pour ne pas avoir besoin d'un guide. 
Problème : il pleut des cordes. On a un parapluie pour 4. 






13h : petit bracelet orange au poignet, on tente l'expo de l'Hôtel de ville. Un monde fou. Pas grave, on reviendra. On va manger d'abord. Ya des priorités dans la vie de mes copines.
Angoulême, c'est aussi ça : on peut dessiner sur les tables en attendant d'être servi. 



Les meilleurs dessins sont ensuite accrochés au plafond. 


Le mien n'y est pas. Normal, le serveur l'a ratatiné comme une vulgaire feuille de brouillon en nous changeant de table. J'ai pas pleuré, mais quand même... 

 

        Boca Nueva - Tome 1 - Soufre
     
14h15 : rendez-vous à la librairie Le Comptoir des images, où deux jeunes talents, Sylvain Almeida et Youness Benchaieb, dédicacent leur première publication, Boca Nueva. 


 






Aux murs sont accrochées des estampes issues d'un autre album, totalement différent. C'est coloré, original, ça me plait. Premier coup de cœur et premier achat. 











15h10 : nous arrivons au Pavillon des Jeunes Talents, pour une conférence sur la bande dessinée numérique. 


Mirion Malle, blogueuse du Commando Culotte et dessinatrice, parle de son travail et de l'évolution de son blog vers un féminisme raisonné, et surtout de sa première publication papier. Je ne connais pas la demoiselle, et je vais me renseigner sur son travail. 
JL Mast, story teller (?) pour Marvel, travaille à la diffusion de comics sur les plateformes numériques. C'est un secteur en pleine expansion. Son travail est très lié à celui des réalisateurs de séries télé autour des héros Marvel, car ses scénarii résolvent parfois par écrit des intrigues laissées de côté par la série. Il bénéficie d'une grande liberté puisque souvent, le storyboard se contente de deux ou trois lignes pour décrire une action à partir de laquelle il devra créer dix planches. 
Pour ce secteur encore méconnu, il faut un gros effort marketting. Sa société profite donc des retombées médiatiques de la diffusion de films Marvel pour lancer une série de six ou sept comics téléchargeables, en lien avec le film.

16h : la pluie s'abat toujours sur la ville. On se fait les cuisses pour remonter jusqu'au centre-ville et on se marre au passage des messages laissés un peu partout par Les Mutants (on n'aura pas le temps d'aller tout voir) qui me font furieusement penser aux vannes qu'on se balançait au collège. 



On cherche à se faufiler dans Le Monde des Bulles, pour être au chaud. 
Problème : ya une file d'attente monstrueuse. Et on n'a toujours qu'un parapluie. 
Finalement, on part en acheter un pour ne pas risquer la syncope. 

16h et des brouettes : je croise Noukette et Framboise, toutes pimpantes et réchauffées, sortant de là où j'espère entrer. On se bise vite fait. Suis trempée, faut dire, ça donne pas envie. Framboise en profite pour me dire que le dessinateur de mon album coup de coeur est justement en train de dédicacer. Faut pas trainer. Rendez-vous est pris pour boire un coup. Je l'ai dit, ya des priorités dans la vie de mes copines. 

16h40 : j'attends ma dédicace. Je trépigne encore plus en voyant, juste à côté, Jordi Lafebre qui dédicace Les Beaux étés. Zidrou n'est pas là, mais son acolyte vaut le détour (n'est-ce pas, ma Framboise!). Mais je couine de frustration : le temps d'attendre ma dédicace, le beau gosse Lafebre est parti... 



La dédicace d'Alex Clerisse sur L'Eté diabolik



17h10 : dégoulinante de pluie, le cheveu collé au front, le manteau trempé, je rejoins Noukette et Framboise, accompagnées de Mo (du Bar à BD) et de Julia. Il y a même un spécimen masculin dont j'ai totalement oublié le nom... pardon... Faut dire qu'au milieu de toutes ces nanas... 
Et ça picole papote...  et ça prend des photos indécentes.
Noukette me rappelle que mardi, ben... c'est mardi, quoi. Raaaaah, j'ai pas écrit de billet encore!
C'est un chouette moment. Merci les filles! 

18h45 : on fait un dernier tour dans une petite galerie que personne ne connait. Musique forte, gens bizarres, relents de transpiration et de bière... le tour est vite fait.  

19h : on loupe la navette qui descend à la gare! Ah ben oui, une blonde sur quatre, ça suffit pour faire une boulette! Pas grave, on descend à pied. Ouais, on a un parapluie! 

19h15 : scène de débandade à la gare. Des trains ont trois heures de retard, d'autres deux. Le notre en aura une seule. Maigre consolation. 
Probablement qu'il y aura un billet sur cette partie-là du festival, parce que la SNCF remporte la palme de la bitch du week-end. Mais c'est une autre affaire! 

C'était ma virée au Festival de la BD, et c'était super!! 

vendredi 29 janvier 2016

J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus), Frédérique Martin




L'histoire : Imaginez un monde où nos valeurs n'ont plus de valeur, où un homme peut vendre sa mère comme on se débarrasse des vieilleries lors de vide-greniers, où un couple peut commander la naissance de son enfant comme il prévoit ses vacances, un monde où la famille des victimes peut décider de la sentence d'un tueur en série, et où un homme qui déménage est fliqué par son voisin. Effrayant, non? 
C'est l'univers dans lequel Frédérique Martin plonge son lecteur dans ce recueil de nouvelles au titre percutant. 








Mon avis : Comme je l'attendais, ce recueil-là! 
Déjà, on ne peut passer à côté de ce titre qui laisse perplexe, qui intrigue. C'est ce qui a d'abord attisé ma curiosité. 
Comme j'aime particulièrement le genre de la nouvelle, je me suis donc précipitée. J'aime l'idée de la relative frustration qui se crée à la fin de la lecture d'une nouvelle : on s'est laissé emporter par l'intrigue posée en quelques pages, on s'est attaché aux personnages, et puis... bam... tout est fini. Mais c'est pas grave, il n'y a qu'à tourner la page pour plonger dans un tout autre univers. 
Sauf que... 
A la fin de la première nouvelle, celle dans laquelle un trentenaire décide de vendre sa mère au plus offrant, on accuse le coup. Tant de cynisme, ça fait grincer des dents. Et ça laisse un petit goût amère qui peine à s'estomper. 
Mais j'ai tourné les pages, encore et encore... 
On voudrait dévorer ce recueil, le lire d'une traite. Sauf que c'est lui qui vous dévore. Il vous attrape et vous tire vers un monde dans lequel vous ne vous imagineriez pas vivre une seule seconde. Chaque nouvelle vous y enfonce un peu plus. A chaque fin d'histoire, il m'a fallu un peu de temps, un temps pour reprendre mon souffle, pour digérer.
En fait, Frédérique Martin réussit un tour de magie : chaque nouvelle vous effraie davantage, et pourtant, vous ne pouvez vous empêcher de continuer. C'est comme quand vous étiez petit, les histoires du soir faisaient un peu peur, mais c'était tellement grisant... 
Sauf que... 
Ce monde, dans lequel évoluent les personnages de Frédérique Martin, n'est pas celui des contes de fées. C'est un monde où la liberté n'est plus, ou les gens sont fliqués, jugés, soumis, à toutes sortes d'autorités qui les briment parfois sans qu'ils en aient conscience. Le pire? Les personnages, les situations sont si actuels qu'ils en deviennent terriblement proches. Et si c'était notre avenir que l'auteur dessinait sous nos yeux consternés? 
En résumé, un recueil troublant, tout en profondeur, qui ne manque pas d'interpeller et de poser de bonnes questions. 

Ce fut également un vrai régal de retrouver la plume douce et délicate de Frédérique Martin. Beaucoup de douceur, notamment dans la nouvelle qui traite de la mort, et de la sobriété aussi, dans celle sur le tueur en série. J'ai aimé ce mélange. 
En lisant, j'entendais la voix juste et posée de l'auteur, et je me suis revue un certain jour d'été dans un petit village du Tarn à écouter de précieux conseils d'écriture. 

Un recueil qu'il est urgent de découvrir. 
Et une lecture que je partage avec la jolie Laurie

mercredi 27 janvier 2016

Galette fondante surprise

Souvenez-vous, un de ces derniers dimanche, j'ai fait une galette. 

Je n'avais pas de fève mais une galette sans surprise, ce n'est plus une galette. 




J'ai donc ajouté un ingrédient surprise. 

Pour réaliser cette galette, il vous faut : 
- 2 pâtes feuilletées
- 250g d'amandes en poudre
- 4 oeufs et un jaune
- un peu de sucre
- deux cuillères à café de fleur d'oranger
Facultatif : 
- extrait de vanille
- 10cl de crème fraîche, si vous voulez un peu plus de crémeux 

  • Mélangez les amandes et le sucre. Ajoutez les oeufs, et la fleur d'oranger. 
  • Etalez une des pâtes feuilletées sur un papier cuisson, et mouillez les bords avec un peu du jaune d'oeuf mélangé avec un peu d'eau. 
  • Versez le mélange sur la pâte. 
  • Positionnez par-dessus la seconde pâte feuilletée. Soudez bien les bords.
  • Faites un petit trou à la pointe d'un couteau au centre de la galette, pour laisser passer l'air et permettre que la galette gonfle uniformément. 
  • Dessinez des motifs sur la pâte à la pointe du couteau. 
  • Dorez la pâte au pinceau avec le jaune d'oeuf mélangé à de l'eau. 
  • Enfournez à 180 degrés pendant une vingtaine de minutes. 

Et l'ingrédient surprise, alors, me direz-vous? 
Jugez plutôt, une fois la galette cuite, découpée, et encore chaude... 



J'ai ajouté à la pâte des pépites de caramel fudge, qui fondent à la cuisson et donnent une saveur supplémentaire à l'ensemble.
Une tuerie! 

dimanche 24 janvier 2016

Sauvez votre dimanche # 27

Sur une idée de Laurie, j'ai réussi à sauver tout mon week-end. 

Au programme du samedi : 
- Samedi midi : un restau improvisé avec quatre personnes sympathiques
- Samedi après-midi : journée de tatie, câlins et bisous, jeux et fous-rires avec mon amour de neveu
- Samedi soir : soirée dvd popcorn avec le grand Simon, affalés sur le canapé

 Pour aujourd'hui : 
- le déballage d'un swap cocooning, organisé par mes copiNETtes d'amour, voyez le résultat : 



- le replay d'une série sur laquelle je suis tombée par hasard et sur laquelle j'ai craqué. Velvet ou le nom d'une grande galerie de Madrid, et la vie de ses employés. Histoires d'amour, manigances, mode, collections de haute couture.... dans l'univers des années 50. Et surtout, une BO d'enfer! 
Ouais, c'est une série de midinette, mais j'assume!



 Pour ce soir, je me réserve le dernier épisode de la saison 1 de : 


 

lundi 18 janvier 2016

Nadine... (Une photo, quelques mots #55)

 

@Vincent Héquet

Nicolas respire un grand coup.
La vache, ça fait haut... 
Pourtant, il doit y aller. 

Il s'approche de l'escalier de secours, celui de l'extérieur. On ne sait jamais, il doit rester un maximum visible. Il pose un pied prudent sur la première marche. Il est gringalet, mais, quand même, faudrait pas que ça s'écroule sous son poids. C'est dans un état, faut dire... 

Nadine habitait là, avant. Nicolas le sait maintenant. C'est la boulangère qui le lui a dit ce matin. Cette bonne femme curieuse posait des questions chaque fois qu'il allait chercher le pain ou les croissants le dimanche. "Bonjour Nicolas, ça va? Je t'ai vu au parc mercredi. Que fais-tu avec cette vieille folle qui traîne dans nos rues? Tu n'as pas d'amis de ton âge?". 
Si. Il en avait. 
Des amis qui jouaient à la Play ou à Candy Crush, le nez collé sur leur smartphone, les écouteurs dans les oreilles. Des amis qui ne se parlaient plus. 

Nadine, c'était différent. C'était son amie. En vrai. 
Ok, elle ne sentait pas très bon et peut-être même qu'elle faisait peur. Mais elle était gentille. Et intelligente. Et archi balèze en Maths. Nicolas, ça l'impressionnait. 
Elle lui filait un coup de main pour ses devoirs (avec elle, il comprenait tout) et elle lui racontait des histoires passionnantes. Elle était cultivée. C'est le mot pour dire qu'une personne connait plein de trucs dans plein de domaines. 
Mais parfois elle était triste, Nadine. Parce qu'elle était seule. Il aurait bien aimé l'aider, mais il ne savait pas quoi faire pour elle. 

C'est pour ça qu'il va la chercher. Il sait qu'elle est là. 
Ca fait trois jours qu'il ne l'a pas vue. Qu'elle n'a pas donné de nouvelles. 
Elle aurait pu, vu qu'il lui a filé son tout nouveau portable. Elle disait avoir un coup de fil à passer. Qu'elle le lui rendrait. Mais d'abord, elle devait rentrer chez elle.
En attendant, il s'était fait passer un savon à la maison, en racontant qu'il l'avait perdu. 

Une rafale de vent fait gémir l'escalier. Une cale de bois se détache d'une fenêtre et s'échoue quinze mètres plus bas. C'est dangereux, n'empêche. C'est pour ça qu'ils vont la faire sauter, cette tour. Et celle d'à côté, aussi. 

Lorsque la boulangère avait ajouté ça à l'intention de Mme Daufard, la concierge de son immeuble, Nicolas était resté figé quelques secondes, avant de rebrousser chemin, en courant, oubliant le pain et son envie d'éclair au chocolat. 
Il avait compris. 

Nicolas attrape la poignée de la porte d'accès au 6e étage. Le plus haut. Seul le grincement des gonds brise le silence. Il visitera tout l'immeuble, s'il le faut. Il défoncera toutes les portes, mais il la trouvera. 
Le couloir est immense. Long mais étroit. 
La porte d'un des appartements est ouverte, il voit la lumière. 
Il s'avance sur la pointe des pieds, avec la discrétion de celui qui a fait le mur et qui ne veut pas se faire choper au petit matin. 

Et soudain il la voit. 
Assise par terre, au centre de la pièce, elle attend. 
Un frémissement quasi imperceptible dans ses épaules prouve qu'elle l'a entendu. 
Il lui tend la main. Il n'a pas besoin de parler. 
Il lui sourit. Il aimerait qu'elle lui rende son sourire. Qu'elle accepte. 
Nadine pleure.
Mais désormais, elle sait qu'elle ne sera plus jamais seule. 
Enfin, elle tend sa main, et se lève, péniblement.

Nicolas l'entraine vers la sortie. 
Il faut faire vite, ils ont peu de temps.
Déjà, il entend les artificiers confirmer l'évacuation de la zone.  
Déjà il voit, accoudés aux balcons de l'immeuble d'en face, les habitants qui attendent le spectacle et le bouquet final.



Les amateurs de nouvelles à chute auront reconnu le texte qui a servi mon inspiration. 
En 2001, Thierry Jonquet publie dans un manuel scolaire, Nadine, une nouvelle mêlant les destins de Nadine, SDF, et d'un jeune garçon (dont j'ai oublié le prénom) à qui elle donne un jour par hasard un coup de main en Maths. La fin m'avait laissée meurtrie, petit choc littéraire parmi d'autres. 
La photo de ces immeubles m'a immédiatement fait penser à ce texte. 
Ma modeste contribution à l'atelier de Leiloona cette semaine modifie donc la fin de la nouvelle et le destin de Nadine. 

dimanche 17 janvier 2016

Sauvez votre dimanche # 26

J'habite une région où la gastronomie est reine, c'est clair. 

Et ce week-end, c'est le week-end de la vraie bonne bouffe : l'Académie culinaire de la truffe et du foie gras. Ca claque, hein? 
Pour saliver, c'est ICI.  
Toutes les recettes sont téléchargeables sur le site.

Au programme : 
- stages de cuisine avec un chef local (pour les petits aussi), 
- le Toque Show : démonstrations de grands chefs étoilés
- Trophée Jean Rougier : concours de cuisine d'apprentis et d'élèves en lycée hôtelier
- conférences autour de l'histoire de la truffe
- atelier "je cherche les truffes" pour les petits
- brocante culinaire 
- street food : démonstration de cuisine dans la rue
- dégustation de "croustous"

 

C'est avec ces derniers que j'ai sauvé mon week-end. Ouais, samedi aussi.

Sur la place de la mairie, plusieurs restaurateurs gastronomiques locaux proposent des spécialités à déguster debout, autour d'un tonneau de vin servant de table. Chaque petite bouchée (appelée "croustou", donc) est vendue entre deux et cinq euros. 
C'est agréable, convivial, abordable et surtout... délicieux. 










La preuve par le menu : 

 



















J'ai donc dégusté, entre hier et aujourd'hui : 
- toast de foie gras confit et lamelle de truffe
- toast truffe, huile d'olive, fleur de sel et jambon Serrano
- tranche de foie gras au yuzu
- tagliatelles au magret et à la truffe, sauce foie gras
- risotto à la truffe et au parmesan
- mousse au chocolat à la truffe
- macaron au chocolat et à la truffe. 

Quelques photos auraient été les bienvenues, mais... 
- quand je n'étais pas en train de déguster, mes mains retournaient rapidement dans mes poches pour ne pas risquer la congélation.
- difficile de prendre une photo quand vous avez un toast au foie gras dans une main et un verre de Montbazillac dans l'autre... ahem.  

On termine avec une galette des rois maison, dont je vous donnerai bientôt des nouvelles! 


 Quand je vous disais que c'était un week-end bonne bouffe...

mercredi 13 janvier 2016

A pas de loup, Germano Zullo, collectif d'auteurs

"Tu me rêves, tu me penses, tu m'imagines, c'est moi le loup"
Germano Zullo


Quand Noël se prolonge encore dans ta boite aux lettres... 
Quand tu reçois un magnifique cadeau d'une adorable fée... 
Alors tu sais que tu connais en fait la mère Noël. 

Noukette, toi, t'es une folle, tu sais? 
Merci, merci, merci... L'est trop beau, ton cadeau. 
Je l'aime parce qu'il vient de toi. 
Je l'aime parce que c'est un album magnifique. 


Qui n'a pas jamais eu peur du Loup? 
Le loup, cette figure emblématique des contes de fées, est réinventé(e) dans cet album grâce aux dessins de 42 illustrateurs de génie. 
Tour à tour triste, drôle, décalé, mais toujours émouvant, la vision du loup par ces artistes est éclairée par la plume légère de Germano Zullo. 

Petit pincement au cœur, en retrouvant la griffe de Mario Ramos. 


Gros coup de cœur pour des dessins très poétiques, comme celui d'Emmanuelle Keckhout.


Jolie surprise de découvrir des partis pris modernes et tendance de Claire Cantais.


Désolée pour les photos à l'envers, j'ai tout essayé, rien à faire pour les mettre à l'endroit... blonde un jour... 

Je me suis régalée. 
C'est un album à feuilleter, à refermer, à picorer, à rouvrir au hasard, pour être sans cesse surpris.
Une grande majorité de femmes, dans les artistes sélectionnés, c'est chouette aussi. 

Un chouette moment de lecture, vraiment. 

Merci encore belle Noukette pour ce précieux présent. 
Et tu as raison, grâce à des gens comme toi, elle est bien belle, la blogosphère. 
Je te fais d'énormes bises virtuelles en attendant de t'en faire en vrai j'espère, au salon du livre.
 

lundi 11 janvier 2016

Luxe, calme et volupté (Une photo, quelques mots # 54)

A tous ceux qui connaissent l'histoire de Servane et Adrien, il faut imaginer cet épisode bien bien bien avant le dernier posté ici. 

@ Ada


Servane admirait la vue en soufflant sur son thé. Époustouflant, c’était le mot. Son amie n'avait pas menti.
La luxueuse chambre du 15e étage donnait sur le port. La mer immense mangeait le décor jusqu’à l’horizon, se confondant avec le ciel gris et bas. Tout ce gris... un temps comme celui-ci, à Paris, aurait oppressé le cœur de Servane. Là, au contraire, elle respirait à plein poumons.
Quelques bateaux prouvaient qu’on était bien au cœur d’une ville, sinon, elle aurait pu croire qu’ils avaient été parachutés sur une île déserte. 
Et dire qu’elle était encore à Paris il y a 24h ! C’était du délire…


Hier soir, en sortant de la douche, elle avait trouvé Adrien au téléphone avec son frère Paul et sa femme Myriam, les parents de leur filleule. 
Alors que Myriam, en bonne curieuse, avait demandé quels étaient leurs projets pour le week-end, Adrien avait répondu qu’il emmenait Servane en escapade en amoureux. Servane avait gloussé. Il ne pouvait pas être sérieux trois minutes.

- Alors, où est-ce que tu veux aller? avait questionné Adrien en raccrochant. 
- Nulle part. Je suis très bien ici, avait-elle répondu en s'écroulant sur le canapé.
- Choisis une lettre de l'alphabet.
- Une lettre? Pourquoi? 
- Choisis. 
- C'est n'importe quoi... D'accord... Euh... I. 
Adrien avait réfléchi quelques secondes avant d'énumérer : 
- Irlande ? Ibiza ? Istanbul ?
- Izmir… 
- Izmir?
- Oh... non, non... c'est juste que... 
Servane s'était soudain souvenue qu'une de ses amies avait séjourné là-bas quelques temps. Et ses photos de la ville étaient vraiment sublimes. 
- Va pour Izmir. 
Il avait saisi sa tablette et commencé à pianoter sur l'écran. 
- Adrien, c’est du délire… Qu’est-ce que tu fais ?
- On peut avoir un vol à Orly dans 4h… 

Adrien était si enthousiasme et ses yeux lui disaient tout l’amour qu’il avait pour elle. Elle, la fille qui avait besoin de tout prévoir, qui ne faisait jamais rien à l’improviste, elle s'était laissé porter. Avec lui, elle se sentait capable de tout. 
Elle n’avait cessé de répéter « c’est du délire » pendant qu’Adrien fourrait le nécessaire dans une seule valise, en riant aux éclats. A la tombée de la nuit, ils avaient quitté l’appartement, s’étaient précipités dans un taxi et s’étaient envolés pour Izmir.


Le bruissement des draps non loin d’elle la ramena à la réalité. Ce qu’elle vit la fit frissonner. Et rougir. Le drap de satin avait glissé, dévoilant les épaules et le dos d’Adrien. Servane eut soudain une envie folle de laisser ses doigts effleurer sa peau, dessiner une ligne descendant de sa nuque le long de sa colonne vertébrale, et… Elle rougit de plus belle. Son esprit avait depuis longtemps imprimé le moindre détail de ce que le drap dissimulait. Et pourtant, elle ne pouvait s’arracher à la contemplation de ce corps paisible et abandonné.

Il n’avait pas réagi quand elle s’était levée. Il avait pourtant fallu qu’elle s’extirpe de ses bras puissants entre lesquels elle s’était endormie sans crainte quelques heures plus tôt. Une vague d’émotion l’envahit. Elle était sûre d’une chose : elle l’aimait à la folie. Il lui faisait faire n’importe quoi, mais elle adorait ça.
- Arrête de me reluquer, c’en devient indécent… souffla Adrien, à peine réveillé.
- N’importe quoi… je ne te reluque pas… je… j’étais dans mes pensées… 
- Alors arrête de penser. Viens là. 

Servane posa son thé. Elle n’avait aucune raison de se faire prier. Elle se glissa sous le drap et se lova contre lui.
- Alors ? On n’est pas bien là ? C’était pas une bonne idée ? A l’avenir, tu apprendras que j’ai toujours raison… ça t’évitera de t’épuiser à me faire changer d’avis, et…   
- Adrien ? Tais-toi.  
- Quoi ? Si tu commences à me donner des ordres, il va falloir que je…  
- Je t’aime. 
Le silence qui suivit dura plus longtemps que ce que Servane pouvait supporter sans paniquer. Soudain inquiète, elle se dégagea pour mieux l’observer. Avait-elle été trop téméraire ? Que lui arrivait-il ? 
Mais le regard qu’il posa sur elle la bouleversa. Il la ramena à lui pour la serrer plus fort dans ses bras.
Elle soupira d'aise.  
- Si j’avais su que c’était ça le moyen de te faire taire, je l’aurais dit avant. -Tais-toi. 


Merci Leiloona pour cette magnifique photo.
Et merci à notre jolie Ada qui t'a donné l'autorisation d'utiliser cette magnifique photo pour l'atelier. 
J'ai adoré écrire sur la photo d'une copiNETte, sur cette sublime vue et ses pieds qui trainent au lit! 
Merci les copines! 

dimanche 10 janvier 2016

Sauvez votre dimanche # 25

Dimanche dernier, c'était la rentrée. 
Et il pleuvait comme vache qui pisse. 

Aujourd'hui... ben...ça se passe de commentaires, non?



Comment sauver son dimanche dans ces conditions? N'est-ce pas Laurie?
Surtout quand on a du boulot par-dessus la tête et quand on n'a qu'une envie, celle de rester au chaud sous la couette. 

Il s'agit donc d'allier l'utile à l'agréable. 
Mes élèves de 1ere L assisteront à un spectacle autour du personnage du loup, figure incontournable des contes de fées. 
J'ai donc décidé de monter un projet de lectures et activités autour du loup. 


Résultat de recherche d'images pour "ONCE UPON A TIME SAISON 1" 

D'abord, en grande fan de séries, j'ai décidé de revisionner l'épisode 15 de la saison 1 de Once Upon a Time, série qui revisite les contes et place les personnages emblématiques dans le monde contemporain. 
L'épisode 15, Red handed, est centré sur le personnage de Ruby, qui dans le monde des contes est le Petit Chaperon Rouge. On cherche à savoir qui est ce loup qui sème la terreur et la mort autour de lui. Le méchant n'est pas toujours celui qu'on croit.




Ensuite, moment lecture, avec Le Petit Chaperon Uf, de Jean-Claude Grumberg. Uf est un mot signifiant Juif en réalité. Et le petit chaperon de Grumberg porte un fichu non pas rouge mais jaune. Par sa tenue, le loup incarne l'autorité de l'officier nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une réadaptation surprenante, présentée également en DVD.


Enfin, je suis allée piocher dans les pépites ornant déjà mes étagères : 

  • Le Petit Loup Rouge, d'Amélie Fléchais, dont les dessins magnifiques revisitent le conte initial avec un point de vue original, à mettre en parallèle avec l'épisode de Once Upon A Time
  • Le Petit Chaperon Rouge, de Jean Claverie, dans lequel la maman du PCR tient un food truck de pizza. La petite fille apporte donc une pizza à sa mère-grand, en lieu et place de la galette et du petit pot de beurre. Le loup, lui, est incarné par Monsieur Wolf, propriétaire de la sinistre casse automobile, que le PCR doit traverser si elle veut arriver plus vite chez son aïeule. Beaucoup d'humour et de modernité dans cet album. 
  • Le loup qui découvrait le pays des contes, dans la célèbre collection de chez Auzou : le loup veut faire un gâteau pour le goûter de la forêt, mais il manque d'ingrédients. Il décide donc d'aller les chercher dans la forêt. Malheureusement, aucun des personnages rencontrés (les trois petits cochons, la chèvre et ses sept chevreaux, le PCR...) personne ne veut l'aider : tout le monde a peur de lui!

Il sera toujours temps d'aller piocher dans les classiques, Perrault, les fables de La Fontaine, Le Roman de Renart...
Mais pas aujourd'hui. 
Aujourd'hui, je me sens redevenue une petite fille à qui on lit des histoires. 

Peut-être vous donnerais-je rendez-vous un prochain dimanche pour continuer sur ma lancée avec : 
- les loups de la famille Stark dans Game of Thrones
- la BD de Cape et de Croc
- les expositions de la BNF sur les contes et celle intitulée Rouge