lundi 30 mai 2016

Peur panique (Une photo, quelques mots # 67)



 © Leiloona

Le verre d'eau que Victoria tenait dans sa main lui sembla d'un coup trop glacé 
Elle resta interdite devant le spectacle que la pièce lui offrait. 

Note pour plus tard : toujours visiter l'appart' d'un mec avant de rejoindre sa piaule. Faire semblant de chercher la salle de bains, les toilettes, et hop, un petit tour d'horizon... Cela permet de savoir un peu mieux à qui on a affaire.

Victoria ne pouvait détacher ses yeux du bureau massif baigné de lumière. La poussière dansait dans le halo des rayons de soleil traversant la fenêtre.
Elle revit instantanément toutes ses humiliations de collégienne : le regard méprisant de sa prof déchirant son cahier, parce que, bien sûr, elle avait tout faux ; les agaçants "mais enfin, c'est facile!" de sa frangine à l'heure des devoirs... et cette trouille paralysante lors des contrôles. 

Elle frissonna. Evidemment, quand on se balade en petite culotte dans un appartement inconnu, c'est qu'on n'a pas prévu de trainer longtemps hors du lit.  

Des instruments d'un autre âge, époque qu'elle pensait révolue.
Un court instant, la jeune femme se demanda qu'elle aurait été sa réaction s'il avait voulu utiliser l'un de ces instruments de torture au beau milieu de leurs ébats. 
Cette pensée lui fila un haut le coeur. Elle en eut la chair de poule. 

De vieux papiers qui ressemblaient à une carte... même pas un ordinateur.
Bon sang, mais qui était-il? 
Bien fait, ça lui apprendrait à se laisser embarquer par le premier type venu croisé dans un bar. Chez lui, en plus. 
Mais ce gars... il l'avait charmé en un instant. 
 
C'était trop beau pour être vrai. Il était trop parfait pour être honnête. 
Cela cachait forcément un truc pas net. 

Voilà, c'était ça. il n'était pas simplement prof de maths ou savant un peu fou. C'était sûrement une espèce de pervers, psychopathe tueur en série, qui mutilait ses victimes à coups de compas, qui mesurait, équerre en main, les angles des membres qu'il allait fracturer, ou la longueur des morceaux qu'il allait découper. 

Il fallait qu'elle se tire d'ici. Tout. De. Suite. 
Merde... Mais qu'avait-elle fait de ses fringues?  


Affronter son aversion pour les Maths grâce à une photo, ça c'est fait
Merci Leiloona, parce qu'en plus, je me suis bien amusée!  

13 commentaires:

  1. tu me fais rire...
    sinon... pour mesurer les angles, c'est pas l'équerre, c'est le rapporteur...
    "Mais enfin, c'est facile!"
    bisous
    Sonia

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    1. Allons bon, j'ai encore merdé...
      Si je voulais faire genre, je te dirais que c'est fait exprès. Parce que mon personnage est nul en maths.
      Mais la vérité, c'est que j'm'en fous, lol!

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  2. Cette demoiselle, légèrement vêtue, a l'imagination fertile :-) !

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    1. Yep!
      Une vraie paranoïaque, en fait!
      Mais c'est ça de se mettre dans des situations pas possibles.

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  3. :-)
    bien vu. une drole de carte du tendre...

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  4. Ah ah ah, dis-moi le début "voir l'état d'un appart d'un mec", ce ne serait pas tiré d'un fait réel, lors d'un certain déménagement ? :P

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    1. Raaah, tu m'as grilée...
      J'en dis, des choses, n'empêche!

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  5. J'avoue que les mathématiques sont restées un mystère pendant toute ma scolarité mais de là à imaginer un tueur en série derrière un rapporteur et un compas tu fais fort !!!!....Il est peut-être temps d'envisager une psychanalyse ?....un autre aspect de ton texte me fait penser aux héroïnes un peu trop curieuses qui finissent par rentrer dans les pièces interdites !!!.....Une vague culpabilité aussi d'avoir suivi un peu vite chez lui quelqu'un qu'elle connaît à peine et donc ça ne peut que mal finir?...C'est un texte drôle avec plein de niveaux de lectures finalement....Bien joué.

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    1. Il y a un peu de tout ça, je crois.
      Pour la psychanalyse, il faut que j'y songe. Traumatisme de collège, pour moi, les Maths. La preuve, j'ai fait un bac L!
      Et oui, je crois que Victoria regrette quand même un peu de s'être laissée embarquer si facilement...
      On n'est pas loin de basculer dans un film d'horreur où l'héroïne doit se sortir d'une situation pas possible.
      Merci Bénédicte de ce joli commentaire!

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  6. J'adore ! J'ai bien ri en lisant ton texte !!

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    1. Merci ma Dolly!
      C'est chouette de te voir ici!
      Bises

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  7. C'est drôle ton texte. Je conseille ici à tous les mecs de faire gaffe à tout ce qui traîne. Et je comprends pourquoi certaines ne sont jamais revenues chez moi (malgré mon innocence)...

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    1. Ah, excellent!
      Ne le prends pas pour toi, ma Victoria est un peu folle sur les bords, je crois.
      Je suis persuadé qu'aucune femme n'a eu peur de toi, c'est certain.

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